France: le procureur Molins, visage de l’antiterrorisme, nommé à la Cour de Cassation
M. Molins, 65 ans, procureur de la République de Paris, a été promu par un décret du président de la République en date de vendredi, publié samedi au Journal officiel.
Cet homme discret et réservé décroche ce bâton de maréchal pour la fin de sa carrière après avoir été propulsé dans le cercle restreint des magistrats familiers du grand public avec la succession des attentats.
Il était chargé notamment d’annoncer en direct aux médias les détails des attaques et la progression des enquêtes. Un exercice qui débutait invariablement par un message de compassion aux victimes, et se poursuivait par un énoncé sobre des faits.
Il devrait être remplacé à ce poste sensible par Rémy Heitz, qui a reçu pour cela un avis positif du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et attend sa nomination officielle par décret présidentiel.
Nommé procureur de Paris en novembre 2011, quatre mois avant les attaques islamistes de Mohamed Merah et dans les premiers mois de la guerre en Syrie, François Molins a assisté en première ligne à la multiplication des départs de jihadistes français et à la vague d’attentats.
Il s’est d’emblée montré peu convaincu par l’argument d’un engagement humanitaire des partants en zone irako-syrienne. Puis avec les premiers retours de ces jihadistes plus ou moins actifs, il a accompagné le durcissement constant des poursuites et peines infligées.
Avant l’affaire Merah, ce Catalan d’origine, au physique athlétique et austère et à l’accent discrètement méridional, n’était pas spécialement un magistrat marqué "antiterrorisme". Il avait d’abord enchaîné les parquets de province, avant de décrocher la direction du difficile parquet de Bobigny, en banlieue parisienne, où il était connu pour souder ses équipes en les emmenant en randonnée.