Vacances, Aid Al Adha et rentrée scolaire : Que de dépenses pour les petites bourses !

Le timing semble mal tombé pour les petites bourses avec les vacances d’été, l’Aïd Al Adha puis la rentrée scolaire. Une succession d’événements particulièrement budgétivores, qui se traduit, chaque année, en situations délicates difficilement gérables pour un grand nombre de familles marocaines au revenu modeste.

Entre la saison estivale, la fête religieuse, et la reprise des cours, les dépenses s’acharnent. Et si cette situation suscite un engouement particulier chez les chérubins, elle n’est pas du goût des parents. Les enfants sont ravis de s’offrir des moments de détente à la plage, de prendre part au jeu de comparaison du mouton le plus impressionnant du quartier, et enfin célébrer les retrouvailles des camarades à l’école, alors les parents subissent une énorme pression pour subvenir à ces dépenses en recourant même à l’endettement.

Cette période s’annonce rude et difficile pour le portefeuille de beaucoup de Marocains. C’est en tout cas ce qui découle d’une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP) qui s’est penchée sur l’impact de la coïncidence de la rentrée scolaire avec la fête de "l’Aïd El Kébir" sur le budget des foyers.

Il ressort de cette dernière enquête en date, remontant à 2016, que 20% des ménages marocains, particulièrement les plus défavorisés, doivent faire face au cours des mois d’août et septembre, à une dépense exceptionnelle de 78% dépassant du coup leur moyenne du mois.

Selon les données du HCP, un foyer marocain perçoit en moyenne un revenu mensuel de 5.308 dirhams, soit 6.124 dirhams dans le milieu urbain et 3.954 dirhams dans le milieu rural, et la fête religieuse prélève près de 29% en moyenne de la dépense globale mensuelle du ménage. A en croire le Haut Commissariat au Plan, la charge financière sur le budget des ménages est variable selon leur niveau de vie: elle représente plus de la moitié, soit 57%, de la dépense globale mensuelle pour les 10% des ménages les plus pauvres, contre 15% pour les 10% les plus aisés.

En effet, les prix au kilo des moutons observés l’année en cours sur les marchés des ovins et caprins, et sur les principaux points de vente des grandes surfaces, varient entre 48 et 51 dirhams. Soit, un prix moyen qui fluctue entre 1.500 et 4.000 dirhams par bête. A cela s’ajoutent les dépenses relatives à l’approvisionnement en légumes, fruits et divers produits de consommation nécessaires à la préparation des plats savoureux pour le bonheur des gourmets.

La suite arrive en cascade avec la rentrée scolaire. A ce sujet, le HCP relève que les charges de la rentrée scolaire représentent en moyenne 26% de la dépense mensuelle des ménages marocains ayant des enfants scolarisés (qui représentent 62,2% du total des ménages). Cette dépense se situe à 844 dirhams par enfant et varie selon le milieu de résidence, passant de 1.093 dirhams par enfant en milieu urbain et à 443 dirhams en milieu rural.

Et les parents de corroborer : "les dépenses ne cessent de s’accroître en cette période, entre vacances estivales, achat du mouton pour le sacrifice et rentrée scolaire des enfants. Personnellement je me retrouve dans une situation très difficile", confie Abdelkader, salarié et père de 4 enfants, approché par la MAP.

"J’essaye d’épargner à l’avance pour parer à ces dépenses exceptionnelles. Et l’ultime solution reste le recours au crédits", a-t-il ajouté.

Pour tenter de faire face aux contraintes pécuniaires, Rachid, fonctionnaire, et père de 3 enfants, a choisi, lui aussi, le recours aux organismes de crédit de consommation. "Cette année, j’ai contracté un crédit de 15.000 dirhams remboursable sur 12 mois. Un montant que je dois ventiler sur un petit voyage programmé en famille, l’achat du mouton et la rentrée scolaire de mes enfants", a-t-il dit.

“Cette période présente un réel défi pour le ménage marocain moyen dont je fais partie : après Ramadan, ce sont les vacances, l’Aid Al Adha, puis la rentrée scolaire. Une grosse pression sur mon budget”, se plaint de son côté Abdelmouniem, fonctionnaire et père de 4 enfants respectivement au primaire, au lycée et à l’enseignement supérieur.

“D’autant plus que les charges varient de l’école primaire au lycée alors que la fac est une autre paire de manche. La rentrée prévoit beaucoup de fournitures scolaires, frais liés aux activités parascolaires et au transport… autant de dépenses à prendre en compte”, a-t-il expliqué à la MAP.

Après les grands débours consécutifs aux vacances d’été, à la fête du sacrifice et aux frais de scolarité, la promiscuité de ces évènements prévoit davantage de dépenses supplémentaires qui pèsent lourd sur les ménages à revenu limité. Et ils sont nombreux.

Par Yassine Chaoui
MAP

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