USA : Megan Rapinoe, soulier d’or et caractère en acier trempé

Elle assume, sur et en dehors du terrain: Megan Rapinoe, capitaine de la « Team USA », a été désignée Soulier d’or (meilleure buteuse) du Mondial remporté par son équipe. Et cette anti-Trump l’a promis, elle n’ira pas à la « p… de Maison blanche » pour fêter ce sacre.

C’est la deuxième Coupe du monde (après celle de 2015) remportée par l’attaquante aux cheveux roses, sur les quatre gagnées par les joueuses US dans leur histoire. Cette gauchère de 34 ans repart aussi de France avec le titre de meilleure joueuse du Mondial. Elle a fait le show et le job.

"Je suis de plus en plus vieille, et être encore capable de vivre ces moments, c’est juste incroyable. Ca a été une longue aventure, il se passe tellement de choses en coulisses que personne ne voit", a-t-elle soufflé dans un grand sourire au micro de Canal+.

"Avec l’âge, je deviens un peu plus sensible. Je suis émue. Voir cette équipe réussir, vivre ce moment est vraiment spécial. Il y a toute ma famille, mes amis. Je vais laisser passer la nuit, fêter tout ça".

"C’est vraiment extraordinaire, surréel", a-t-elle encore confié au micro de TF1.

– "On est folles" –

Et l’attaquante qui a débloqué le match, n’a pas tiré la couverture à elle, rendant hommage à son équipière Rose Lavelle, de dix ans sa cadette, buteuse elle aussi en finale et révélation du tournoi: "Elle a très bien dribblé, elle a ouvert le jeu. Ce n’est pas une star montante, c’est déjà une superstar".

Puis la capitaine US s’est lâchée au micro de Canal+: "On est folles, c’est ce qui nous rend différentes. On ne lâche rien, on est unies et on donne tout pour gagner."

Dans ce tournoi français, cette native de Redding (nord de la Californie) a inscrit six buts, comme sa compatriote Alex Morgan et l’Anglaise Ellen White. Mais c’est elle qui obtient le Soulier d’Or (titre de meilleure attaquante) car elle a marqué autant que les deux autres en passant moins de temps sur le terrain.

L’ancienne joueuse de Lyon (janvier 2013-février 2014), où se déroulait la finale, a fait basculer le match sur un penalty accordé – après recours à l’assistance à l’arbitrage vidéo – pour une faute commise sur Alex Morgan.

Et de faire sa célèbre célébration, un bras ondoyant vers le haut, un autre vers le bas, sourire narquois sur le visage.

– "Manque de respect" –

L’attaquante de Seattle a ensuite été remplacée à la 79e minute, alors que le match était plié à 2-0, récoltant les applaudissements des 20.000 supporters US présents à Lyon.

Puis, on a vu le président de la République Emmanuel Macron lui parler longuement quand elle s’est dirigée sur le tapis d’honneur pour soulever la Coupe du monde 2019.

Bien qu’elle se sente "profondément américaine", elle ne chante pas l’hymne des USA pour protester contre la politique de Donald Trump aux dépens des minorités. Et cette figure LGBT a toujours affirmé qu’elle n’irait pas honorer ce quatrième titre des USA à la Maison blanche si le président venait à inviter la sélection.

"Il ne se bat pas pour les mêmes choses que nous", a-t-elle répété, soutenue dans sa démarche par son équipière Ali Krieger, et à l’entendre par d’autres dans le vestiaire US.

Mais elle est aussi véhémente sur d’autres sujets comme les différences de traitement de salaires entre joueurs et joueuses.

En conférence de presse vendredi, elle n’a pas non plus hésité à tacler la Fifa – évoquant "un manque de respect" – pour avoir programmé la finale du mondial féminin le même jour que celles de la Copa America (Amérique du sud) et de la Gold Cup (Amérique du nord, centrale, et Caraïbes).

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