Tunisie: nouvelle prolongation d’un mois de l’état d’urgence

La présidence de la République tunisienne a annoncé lundi la prolongation jusqu’au 6 mars de l’état d’urgence, en vigueur dans le pays depuis une série d’attaques jihadistes sanglantes en 2015.

Cette nouvelle prolongation intervient au moment où un projet de loi visant à modifier le cadre légal de l’état d’urgence est en discussion au Parlement.

L’état d’urgence est toujours réglementé par un décret datant de 1978, depuis l’ère du premier président de la Tunisie, Habib Bourguiba (1956-1987).

Le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, a décidé de prolonger l’état d’urgence d’un mois, du 5 février au 6 mars, "après consultation du chef du gouvernement et du président de l’Assemblée des représentants du peuple", a indiqué la présidence dans un bref communiqué.

L’état d’urgence avait été proclamé dans tout le pays le 24 novembre 2015 après un attentat, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), contre un bus de la sécurité présidentielle en plein Tunis, qui avait fait 12 morts.

L’année 2015 avait aussi été marquée par deux autres attentats sanglants du groupe EI contre des touristes au musée du Bardo à Tunis et dans une zone touristique de Sousse (est) qui avaient fait au total 60 morts (59 touristes et un policier).

Régulièrement reconduit depuis ces attentats, l’état d’urgence octroie des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre. Il permet notamment l’interdiction des grèves et des réunions "de nature à provoquer (…) le désordre" ou encore l’adoption de mesures "pour assurer le contrôle de la presse".

Cela inquiète des observateurs notamment en raison de l’instabilité politique actuelle à l’approche des élections présidentielle et législatives prévues en 2019.

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