Tunisie : le candidat Nabil Karoui reste en prison, sur décision de justice (parti)

L’un des favoris à l’élection présidentielle de dimanche en Tunisie, Nabil Karoui, reste en prison après une décision de justice vendredi, a annoncé son parti Qalb Tounes.

"La Cour de Cassation s’est déclarée incompétente (…) et par conséquent, elle a refusé le recours contre le mandat de dépôt à l’encontre de Nabil Karoui", a indiqué ce parti dans un communiqué.

"C’est une décision concernant la forme: la Cour a refusé de se saisir du fond de l’affaire", a indiqué à l’AFP un de ses avocats, Kamel Ben Messoud.

"Il ne pourra pas voter dimanche, même s’il en a le droit", a souligné un autre de ses avocats, Me Nazih Souii, précisant qu’une nouvelle demande de libération serait formulée sous peu. "Il n’y a jamais eu d’urnes en prison, même si certains détenus ont leur droits civiques".

M. Karoui, un publicitaire poursuivi depuis 2017 pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, a été arrêté le 23 août. La date de son arrestation, 10 jours avant le début de la campagne, a suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique.

Il a en effet engrangé une forte popularité ces dernières années notamment en organisant des distributions d’aide dans des régions défavorisées, des opérations relayées par la chaîne qu’il a fondée, Nessma.

M. Karoui, dont la candidature a été validée par l’Isie, l’instance d’organisation des élections, continue à faire campagne par l’intermédiaire de Nessma, de son épouse Salwa Smaoui, et de sa famille. Il a annoncé via son parti s’être mis en grève de la faim, réclamant le droit de pouvoir voter dimanche.

Les demandes de libération formulées par ses avocats ont été jusqu’à présent rejetées.

M. Karoui et son frère Ghazi sont visés par une instruction judiciaire du pôle financier depuis 2017, après le dépôt par l’ONG anticorruption I-Watch d’un dossier les accusant de fraude fiscale.

Le juge d’instruction chargé de l’enquête avait décidé en juillet le gel de leurs biens et de leurs fonds, et ils sont sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire.

Sept millions de Tunisiens sont appelés à voter dimanche pour la deuxième élection présidentielle démocratique de leur histoire, à l’issue d’une campagne qui laisse le suspense entier.

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