Steve Bannon, vedette américaine du congrès de « refondation » du FN

Vedette américaine du congrès du Front national, l’ex-conseiller sulfureux de Donald Trump Steve Bannon a promis samedi des "victoires" au parti d’extrême droite français, une ambition qui passe, selon sa présidente Marine Le Pen, par un nouveau nom pour la formation qu’elle proposera dimanche.

"L’Histoire est de notre côté et va nous mener de victoire en victoire", a assuré devant les militants Steve Bannon, incarnation de la droite américaine la plus dure, qui a dirigé la fin de la campagne présidentielle de Donald Trump avant de devenir son conseiller.

Steve Bannon salué les vues de Marine Le Pen, assise au premier rang. "Elle l’a parfaitement décrit: considérez-vous l’Etat-nation comme un obstacle à dépasser ou comme un joyau qui doit être poli, chéri, entretenu?", a-t-il interrogé, largement applaudi.

Le congrès du FN, qui se tient à Lille (nord), doit parachever la refondation du parti engagée par Marine Le Pen en vue des élections européennes l’an prochain où elle croit à une victoire des courants populistes comme en Italie. Mais pour le chef de file du parti du président Emmanuel Macron, Christophe Castaner, avec la présence du "roi des Fake news et des suprémacistes blancs", le FN va peut-être changer "de nom, mais pas de ligne politique".

Le fondateur du FN, Jean-Marie Le Pen, a également jugé que cette visite "paradoxale" n’est "pas exactement la définition de la +dédiabolisation+" entamée dès 2011 par sa fille dont il conteste la ligne.

Un parti «adulte»

Un des moments attendus de ce congrès est le nouveau nom que Marine Le Pen va proposer pour le parti fondé en 1972.

"Le Front national est devenu adulte. (…) Il est passé d’un parti d’abord de protestation dans sa jeunesse, puis d’un parti d’opposition à un parti de gouvernement", a-t-elle déclaré vendredi.

"Changer le nom, c’est une des manières de le faire savoir", a ajouté la finaliste de la présidentielle, qui a engrangé un record de près de 11 millions de voix (33,9%) au second tour.

A l’entrée du Grand palais de Lille, Sarah Fert, une enseignante de 26 ans, pense qu’il faut "repartir sur d’autres bases". "On sort d’une grande période électorale, il est temps de refédérer" le parti.

Selon le parti, le principe de changement de nom a été validé par 52% des militants dans un questionnaire.

Mais Jean-Marie Le Pen met en doute ce résultat et un cadre frontiste a dit avoir eu écho d’une "courte majorité +contre+ le principe d’un changement de nom".

Pour le responsable des jeunes au FN, Gaëtan Dussausaye, il faut "ravaler sa fierté" et changer de nom car "la marque FN est encore un blocage pour les électeurs".

Marine Le Pen ne veut plus de "Front", qu’elle juge trop "militaire".

«Trou d’air»

Ce congrès intervient alors que l’image de Marine Le Pen s’est dégradée depuis le débat "raté" entre les deux tours de la présidentielle face à Emmanuel Macron, au point que certains militants se demandent si elle a encore la capacité à diriger sa formation.

La présidente du FN estime qu’il n’y a "rien d’étonnant" à subir "un trou d’air" après sept années d’"expansion" de son parti.

Mais elle-même instille le doute sur son avenir. Tout en expliquant ne pas avoir "terminé (son) travail", elle assure qu’elle ne va pas "s’éterniser" à son poste et qu’elle est prête à le céder à quelqu’un de "mieux placé".

Depuis la présidentielle, son parti a subi deux grandes défections: celle de son ancien bras droit, le souverainiste Florian Philippot, et le départ de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, officiellement retirée de la vie politique.

Très appréciée dans le parti, l’ex-députée de 28 ans a néanmoins fait un retour remarqué devant les ultra-conservateurs américains le mois dernier, mais n’est pas attendue à Lille. Steve Bannon l’a qualifiée en 2016 de "nouvelle étoile montante" de l’extrême droite.

Marine Le Pen a aussi essuyé des coups de son père, qui conteste sa ligne. Mais ce dernier a renoncé à un dernier coup d’éclat et n’ira pas au congrès, où il doit être déchu de sa présidence d’honneur.

AFP

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