Regain de mobilisation à Bordeaux, où ont défilé quelques milliers de « gilets jaunes »

L’acte 24 des "gilets Jaunes" a été marqué par un regain de mobilisation à Bordeaux, où quelques milliers de personnes ont marché samedi sans violences, surtout en périphérie, après avoir été empêchés par de nombreux barrages policiers de manifester dans le centre.

La préfecture de Gironde a fait état en fin de journée d’un total de huit interpellations, douze verbalisations, et un policier "légèrement blessé" par un coup de poing, dont l’auteur a été interpellé. Aucune dégradation n’a été constatée.

Le cortège de "gilets jaunes", dont le nombre paraissait avoir doublé depuis samedi dernier (1.500 personnes avaient alors manifesté, selon une source policière), a démarré en scandant : "On est là, on est là, même si Macron ne veut pas, nous on est là !".

Les manifestants de tous âges, avec de nombreux quinquagénaires et retraités, ont ensuite déambulé plusieurs heures des quais de Garonne (centre) vers la périphérie, jusqu’à la commune de Bègles, où ils ont paralysé quelques instants le trafic routier entrant et sortant dans Bordeaux par le sud.

Un large périmètre du centre-ville, touché par des heurts violents lors de nombreux "actes", est depuis quelques semaines interdit et bloqué par les forces de l’ordre qui répliquent immédiatement avec des gaz lacrymogènes dès que les manifestants tentent d’emprunter ces axes.

Quelques lacrymogènes ont été également lancés samedi, lors d’une bousculade, lorsque des manifestants se sont introduits quelques instants dans la cour d’un concessionnaire automobile en périphérie, avant d’être refoulés.

Yves, à un an de la retraite, estimait à propos des annonces du président Macron : "Bien sûr, il y a eu quelques avancées, la baisse des impôts, l’indexation des retraites, la retraite minimum. Mais la question qu’on se pose, c’est comment ça va se financer tout cela ?"

"On s’attend à ce qu’ils reprennent d’une main ce qu’ils donnent d’une autre", dit-il, en ajoutant vouloir aussi protester, de plus en plus à mesure du mouvement, contre les violences policières : "Ce n’est pas La République en marche, c’est la répression en marche", dit-il.

Pour Mélodie, 28 ans, venue du Lot-et-Garonne avec son compagnon, "on ne peut pas s’arrêter là. De toute façon, ceux qui n’ont rien à perdre, c’est nous". Quant aux annonces, "il y a surtout ce qu’il n’a pas annoncé: l’ISF, zéro taxe sur les produits de première nécessité, le RIC".

En fin d’après-midi, le cortège s’est dispersé, après un dernier face-à-face, statique et sans heurts, avec les forces de l’ordre au centre-ville.

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