Mort de Pierre Hassner, grand spécialiste français des relations internationales

Le spécialiste français des relations internationales Pierre Hassner, penseur de la violence, de la guerre et du totalitarisme, est mort samedi à Paris à l’âge de 85 ans, a annoncé l’Institut d’études politiques de Paris.

"Pensées émues pour Pierre Hassner, décédé ce jour", a écrit l’IEP de Paris dans un tweet. "Spécialiste éminent des relations internationales, il a effectué toute sa carrière au CERI (Centre d’études et de recherches internationales) de Sciences-Po et fut un observateur subtil de la scène mondiale", a ajouté le prestigieux institut parisien.

Le CERI lui-même a fait part de son "immense tristesse" dans un autre tweet.

Considéré comme l’héritier de Raymond Aron, dont il avait été l’élève, et de Hannah Arendt, Pierre Hassner aura marqué des générations d’étudiants, à Sciences-Po où il a enseigné de 1964 à 2003, et dans de multiples universités à travers le monde.

Né en 1933, à Bucarest, en Roumanie, dans une famille juive qui allait se convertir au catholicisme pour se protéger des persécutions pendant la Seconde guerre mondiale, il émigre en 1948 à Paris où il suivra les cours de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) avant de passer l’agrégation de philosophie en 1955.

"Visiting professor" de Chicago à Harvard et de Montréal à Québec, Pierre Hassner joue le rôle "d’interprète de l’Est auprès de l’Ouest et de l’Ouest auprès de l’Est", relèvera l’expert en relations internationales Dominique Moïsi.

La philosophie lui permettra de porter les principes universels des droits de l’homme au coeur de son approche des relations internationales.

"Etant parti de la philosophie, puis allé vers la politique internationale, je reviens, par une sorte de cercle à la philosophie et à l’ordre de l’âme", écrivait Pierre Hassner dans "La violence et la paix" (Editions Esprit, 1950).

Dans son dernier ouvrage, "La Revanche des passions ?: métamorphoses de la violence et crises du politique" (Fayard, 2015), il abordait le retour des passions identitaires.

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