Manuel Valls refuse de parrainer Benoît Hamon
L’information d’un prochain ralliement a été révélée par « Le Parisien ». À « Paris Match », Manuel Valls confie qu’il n’apportera pas son parrainage à Benoît Hamon.
Selon des sources concordantes parmi les proches de l’ex-Premier ministre, plusieurs lignes s’affrontent parmi eux quant à l’attitude à adopter alors qu’Emmanuel Macron est bien placé pour affronter Marine Le Pen au second tour selon les sondages, que François Fillon est fragilisé par l’affaire des emplois présumés fictifs et que le vainqueur de la primaire socialiste Benoît Hamon apparaît distancé. « C’est partagé chez les vallsistes », résume l’un d’entre eux, entre ceux qui défendent une posture légitimiste, même « silencieuse », en faveur de Benoît Hamon, ceux qui défendent un ralliement à Emmanuel Macron s’il parvient au second tour et ceux qui poussent pour un soutien avant le premier tour.
« Ça peut vraiment mal finir »
« Manuel a une volonté, c’est d’éviter que Marine Le Pen gagne la présidentielle, et il considère que le plus mauvais candidat pour le faire, c’est François Fillon », explique ce proche soutien à la primaire, qui s’inquiète des « casseroles » du candidat de droite. Pour cette raison, pense le même, Manuel Valls pourrait finalement choisir de donner un coup de pouce à Emmanuel Macron en appelant à voter pour lui avant le premier tour, mais seulement si l’hypothèse d’un second tour Fillon-Le Pen se renforçait.
Pourtant, dans un entretien accordé à Paris Match à paraître mercredi, Manuel Valls entretient l’ambiguïté. « Je ne peux pas apporter mon parrainage à Benoît Hamon », signale-t-il à nos confrères qui l’ont retrouvé en Espagne. « Benoît Hamon ? Emmanuel Macron ? Personne ne sait qui fera quoi, dit-il. Il y a un grand désarroi et une décomposition (…) Si le FN est très haut le soir du premier tour, alors ça peut vraiment mal finir », poursuit-il. L’accord signé entre Benoît Hamon et Yannick Jadot ne suscite guère d’enthousiasme chez l’ancien Premier ministre. « Je ne pourrais pas assumer autant de contradictions », fustige l’ancien locataire de Matignon, arrivé deuxième de la primaire.
Après une première réunion peu après sa défaite à la primaire fin janvier, Manuel Valls, en retrait de la campagne, avait de nouveau réuni ses proches fin février. S’il les avait de nouveau appelés à « rester ensemble », formule visant à empêcher un exode chez Emmanuel Macron, il avait exprimé son « inquiétude » quant à l’accord passé avec EELV par Benoît Hamon, qui peine à avoir un soutien clair et uni des socialistes derrière lui.
Avec afp