Louis Aliot (FN) mis en examen pour « abus de confiance »

Louis Aliot, ancien eurodéputé et l’un des vice-présidents du Front national, a été mis en examen vendredi pour « abus de confiance » dans l’affaire des emplois présumés fictifs d’assistants de députés européens du parti d’extrême droite, a appris l’AFP de source judiciaire.

M. Aliot, député des Pyrénées-Orientales, a été interrogé pour la première fois par un juge du pôle financier concernant l’emploi, de juillet 2014 à fin février 2015, de son ex-assistant parlementaire Laurent Salles déjà mis en examen pour "recel d’abus de confiance".

"La justice politique de mon pays vient de déposer au pied du sapin un petit cadeau de Noël", a ironisé le député sur Twitter après sa mise en examen, dénonçant au passage la divulgation de cette information comme étant une "violation du secret de l’instruction".

Après un refus en juin de se rendre à une convocation des policiers anticorruption, le premier rendez-vous de Louis Aliot chez le juge avait tourné court le 26 septembre.

Ce jour-là, son avocat avait présenté une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), démarche qui avait provoqué le report de son interrogatoire. Depuis, la cour d’appel a jugé irrecevable cette QPC, qui visait à mettre en doute la réalité de l’indépendance des juges d’instruction dans le droit français.

Ces poursuites interviennent au moment où son nom est évoqué au sein du parti pour mener la liste du FN aux élections européennes de 2019.

"Un juge peut-il apprécier le travail d’un assistant parlementaire ? On oublie les règles essentielles de la séparation des pouvoirs", s’est indigné son avocat, Marcel Ceccaldi, joint par l’AFP.

L’enquête, déclenchée en 2015 après un signalement de l’ex-président socialiste du parlement européen Martin Schultz, vise 17 élus ou ex-élus frontistes et une quarantaine d’assistants. Parmi eux, les juges ont déjà mis en examen la présidente du FN et ex-eurodéputée Marine Le Pen, une élue européenne, et quatre assistants parlementaires.

La justice cherche à savoir si Marine Le Pen et le FN, également mis en examen pour "complicité et recel d’abus de confiance", ont organisé un système pour faire des économies en faisant rémunérer ses permanents comme assistants de ses eurodéputés, sur les fonds alloués par l’Union européenne.

Parmi les indices qui accréditent cette hypothèse, les enquêteurs ont saisi une lettre cruciale du trésorier du parti adressée à Marine Le Pen. "Dans les années à venir et dans tous les cas de figure, nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen", écrivait Wallerand de Saint Just dans ce courrier daté du 16 juin 2014, quelques semaines après la percée du parti au Parlement européen où il était passé de 3 à 24 députés. (afp)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite