Libye : l’arrêt de la production de pétrole aggravera le conflit (compagnie)

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a mis en garde contre tout arrêt de la production de pétrole, dont les revenus sont essentiels pour la Libye plongée dans la crise, après des appels en ce sens du président du Parlement.

"La NOC est profondément préoccupée par les récents appels à l’arrêt de la production de pétrole. La production devrait continuer parce qu’elle est la principale source de revenu national dont dépend le peuple libyen", a indiqué samedi soir l’entreprise dans un communiqué.

"Toute perturbation délibérée des activités du secteur pétrolier aura de graves conséquences sur les sources nationales de revenus, risquant de mettre la NOC en position de violation de ses obligations contractuelles et de diviser encore davantage le pays", a mis en garde la compagnie.

La manne pétrolière doit "rester à l’abri de tout conflit politique", a ajouté la NOC.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans une succession de crises politiques et de conflits.

Le 4 avril, le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays soutenu par un gouvernement parallèle, a lancé une offensive contre la capitale Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale.

Les forces du maréchal Haftar occupent des installations pétrolières, dont certaines sont situées dans la région du "Croissant pétrolier" (nord-est) d’où est exportée la majorité du pétrole libyen. M. Haftar dispose en outre d’une "compagnie nationale" de pétrole parallèle.

Soutien de M. Haftar, le président du Parlement Aguila Saleh avait estimé la semaine dernière qu’il fallait arrêter la production dans les champs contrôlés par le maréchal, affirmant que leurs revenus, gérés par la NOC, sont utilisés par le GNA pour financer des forces anti-Haftar.

La NOC a à plusieurs reprises insisté sur sa neutralité, refusant d’être prise à partie.

Début juin, le patron de l’entreprise avait fait état de tentatives de la compagnie parallèle de M. Haftar de vendre du pétrole à "des prix moins chers que le marché".

Entre 2017 et 2018, les autorités parallèles de l’est du pays avaient déjà essayé de vendre du brut moins cher sans passer par Tripoli.

Mais la communauté internationale, et en particulier Washington, qui ne reconnaissent que la NOC basée à Tripoli, avaient fait échouer ces tentatives.

"Les tentatives d’exportation illégale de pétrole (…) devraient être dénoncées et condamnées", a affirmé la NOC, estimant qu’elles "découragent de nouveaux investissements potentiels et mettent en péril l’avenir de la Libye".

La Libye dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique et compte essentiellement sur ses ressources énergétiques pour relancer son économie aujourd’hui fragilisée par les conflits.

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