Le combat de la France au Sahel « relève du temps long » (ministre des Armées)

La bataille menée par la France contre les jihadistes au Sahel "relève du temps long", réaffirme la ministre française des Armées Florence Parly dans un entretien publié dans le Journal du Dimanche (JDD), à la veille d’un hommage national en mémoire de 13 soldats français morts en opération au Mali.

"Ce combat-là relève du temps long", a insisté la ministre, interrogée sur l’intention du président Emmanuel Macron de réexaminer la stratégie des forces antijihadistes françaises au Sahel, dans un contexte sécuritaire régional explosif.

"Toutes les options sont sur la table pour donner toute son efficacité à cette opération majeure contre le terrorisme au Sahel", explique-t-elle dans les colonnes du JDD, avant d’assister lundi à Paris aux côtés du chef de l’Etat français à une cérémonie en l’honneur des treize militaires tués dans la collision de deux hélicoptères au cours d’une opération de combat, dans le nord-est du Mali.

"Lorsque je me suis rendue début novembre sur place, j’ai pu constater que la situation se dégradait. Les pertes que subissent les armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger en témoignent. Mais en même temps, l’opération Barkhane qui accompagne les forces armées africaines remporte des succès", plaide-t-elle.

La force française Barkhane mobilise 4.500 hommes dans la bande sahélo-saharienne pour lutter contre les groupes armés affiliés au groupe Etat Islamique ou à Al-Qaïda. Mais malgré six ans de présence ininterrompue, et 41 morts côté français, les violences jihadistes persistent dans le nord du Mali et se sont propagées au centre du pays ainsi qu’au Burkina et au Niger voisins.

"Cette région se trouve aux portes de l’Europe. Il y a la même distance entre Gao et Paris qu’entre Mossoul et Paris", met en garde Mme Parly. "Notre objectif, c’est aussi d’avoir plus d’Européens en première ligne avec la France et les Etats du Sahel", rappelle-t-elle, alors que Paris ambitionne d’agréger l’an prochain des forces spéciales européennes pour accompagner les armées locales au combat.

"Les Tchèques, les Belges et les Estoniens ont répondu les premiers. D’autres suivront une fois que leur Parlement aura validé leur déploiement", assure-t-elle.

"Tous les Européens comprennent que si nous ne faisons rien, nous aurons en face de nous des territoires immenses, délaissés par les Etats, qui deviendront des refuges pour les groupes terroristes affiliés à Daech (acronyme arabe de l’EI) et Al-Qaïda", fait valoir la ministre.

Sur le plan régional, Mme Parly affirme que le Tchad "a accepté de se mobiliser davantage sur le fuseau centre dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel", une force militaire régionale (Mali, Burkina, Niger, Tchad, Mauritanie) destinée à lutter contre les jihadistes dans les zones transfrontalières, dont la montée en puissance permettrait à terme à la France de se désengager du Sahel.

De source française, on confirme "la volonté politique" de N’Djamena, tout en indiquant que les modalités d’une intervention tchadienne dans la zone des "trois frontières" (Mali-Burkina-Niger) restent à préciser.

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