Le Parlement français valide définitivement loi Pacte et projet de privatisation d’ADP

Dans la tension, le Parlement a adopté définitivement jeudi le volumineux projet de loi Pacte au prix d’un bras de fer sur la privatisation d’Aéroports de Paris, contre laquelle un référendum d’initiative partagée (RIP) est enclenché.

Les députés ont adopté le texte par 147 voix, 50 contre et 8 abstentions, au terme d’un débat électrique lors duquel le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a accusé les parlementaires à l’origine du RIP de faire "le jeu des populismes".

"Tous ceux qui se réunissent dans un attelage de circonstance pour proposer un référendum d’initiative partagée, alors que le texte n’est même pas encore voté, font le jeu des populismes et affaiblissent la démocratie représentative", a accusé le ministre à l’ouverture des débats.

"Vous voulez passer en force" sur ADP et "vous êtes manifestement très inquiets par cette décision (d’un RIP, NDLR), ce qui prouve que nous avions raison de le faire", a réagi le député Insoumis Alexis Corbière. "Ce dont vous avez peur, c’est du peuple (..) Vous êtes dans cette affaire dans une dérive autoritaire", a-t-il enchaîné, alors que des "marcheurs" protestaient vivement.

Mesure phare, le projet de privatisation du groupe ADP, un des leaders mondiaux dans lequel l’Etat détient 50,63% des parts, a connu mardi un rebondissement de dernière minute. Près de 250 parlementaires, de LFI à LR, et avec le soutien du RN, ont sorti pour la première fois la carte d’un RIP, afin de tenter d’empêcher le gouvernement de "vendre la poule aux oeufs d’or".

Mais plusieurs obstacles devront être levés pour que le RIP, procédure complexe introduite dans la Constitution en 2008, et qui nécessite le soutien de 10% de l’électorat (4,5 millions de personnes), ait une chance d’aboutir à une consultation des Français.

"Pas gêné" par l’organisation d’un référendum sur la question, le président du MoDem, François Bayrou, allié de la majorité, a dit jeudi ne pas croire que la privatisation d’Aéroports de Paris "soit une décision vitale pour la France".

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