Le Maroc, un rempart contre le terrorisme djihadiste dans la région sahélo-saharienne

Une conférence, tenue jeudi dans la ville de Mureaux, en île de France, a mis en avant le rôle stratégique du Maroc en tant que rempart contre le terrorisme djihadiste et les réseaux du crime organisé dans la région sahélo-saharienne.

Le Maroc, l’un des premiers pays du continent à être ciblé par des attaques terroristes de type djihadiste, a su anticiper cette menace, sans cesse grandissante, notamment après la défaite d’Al Qaida au Moyen Orient et l’émergence de l’organisation dite Etat islamique (Daech), ont relevé les participants à cette conférence, modérée par Krarim Britel, président de l’Association Maroc Devoir et Droit, initiatrice de la rencontre.

Plusieurs intervenants ont été invités à jeter la lumière sur la recrudescence de la menace terroriste dans la région sahélo-saharienne en l’occurrence Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et sécurité en Europe, Youssef Chiheb, professeur à l’Université Paris XIII, Hubert Seillan, universitaire, écrivain et avocat au Barreau de Paris et l’Italienne Maria Sandra Mariani, ex otage d’Al Qaida, enlevée le 2 février 2011 dans le sud de l’Algérie.

Emmanuel Dupuy s’est attardé sur les ramifications sahariennes des groupes armés terroristes, notant que la situation sécuritaire dans la région sahélo-saharienne se détériore de plus en plus avec plus de 11.500 morts depuis la prise en otage de l’italienne Maria Sandra Mariani et des attentats en-dehors de la zone, notamment dans la région ouest-africaine.

Il a, à cet égard, mis l’accent sur les efforts déployés par le Maroc en matière de lutte contre le terrorisme djihadiste, notamment après la mise en place du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), qui a réussi à déjouer des dizaines d’attentats.

Faire face à la menace terroriste qui plane sur plusieurs pays de la région passe, selon lui, par une mobilisation internationale et une solidarité régionale plus accrue impliquant non seulement les pays du G5 Sahel, mais aussi ceux de la CEDEAO.

Youssef Chiheb s’est arrêté pour sa part sur la convergence entre le séparatisme, le terrorisme et le crime organisé dans la région sahélo-saharienne, faisant état de l’existence en Afrique de 16 mouvements séparatistes, de 12 organisations djihadistes terroristes affiliées à Al Qaida et à Daesh et de 9 organisations criminelles qui génèrent presque 3 % du PIB africain.

Il a relevé que le Royaume constitue le "seul" pays capable de gérer le paradigme et la contrainte du déterminisme géographique incarné par le désert du Sahara, notant qu’il adopte une approche proactive et anticipative pour affronter et contenir la triple menace représentée par le triptyque djihadisme, séparatisme et crime organisé.

Cette stratégie, a-t-il expliqué, repose sur la sécurité spirituelle à travers la formation des imams selon le rite malékite, le renforcement du dispositif sécuritaire à travers le contrôle militaire de l’ensemble de son territoire saharien et la sécurité du renseignement via le data-satellite dans le volet stratégique.

Et d’ajouter qu’en parallèle, le Maroc développe sa profondeur géopolitique par la coopération sud-sud qui en fait la locomotive du développement de son continent de référence.

Il a dans ce contexte mis en garde contre l’implication avérée, preuve à l’appui, des séparatistes du polisario dans les filières terroristes et celles du crime organisé dans la région, comme cela a été attesté par la NSA et les rapports de l’Union européenne et des services de renseignement de plusieurs pays.

Pour sa part, Maria Sandra Mariani, kidnappée par le groupe terroriste d’Al Qaida dans le sud de l’Algérie a livré un témoignage poignant sur les 18 mois passés entre les mains de ses ravisseurs sous la direction d’Adnane Abou walid sahraoui, originaire des camps de Tindouf.

Ella a parlé de 440 jours vécus dans la peur, "l’angoisse et la précarité, complètement isolée du monde dans le vaste désert sous une chaleur torride au milieu des scorpions et des vipères", relevant que ses ravisseurs se livraient à toute sorte de trafics, notamment aux enlèvements des étrangers pour exiger des rançons à leurs gouvernements.

Il s’agit d’une expérience bouleversante et terrifiante qui a marqué un avant et un après dans sa vie, a-t-elle dit, insistant sur l’importance de la formation des jeunes qui sont la cible des groupes terroristes dans la région sahélo-saharienne.

Hubert Seillan a évoqué de son côté les velléités du front polisario en déliquescence, notant que le mouvement séparatiste “alimente le terrorisme” dans la région sahélo-saharienne et que cette implication est corroborée par les faits.

Mettant en exergue le climat de sécurité et de quiétude qui règne au Sahara marocain, il a relevé que la stabilité du Maroc est un facteur de paix pour tout le continent africain, soulignant les efforts colossaux déployés par le Royaume et qui ont permis de réaliser "le développement impressionnant" que connaissent les provinces sahariennes aujourd’hui.

Cette conférence a été marquée la projection du film documentaire “Sahel et Sahara, connexions, trafic, drogue et terrorisme” en présence de son réalisateur Hassan El Bouharouti.

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