La police française se dote d’une « cellule alerte prévention suicide »

Face aux 28 suicides de policiers dénombrés depuis janvier en France, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a installé lundi une "cellule alerte prévention suicide" pour "briser le silence".

"Il faut briser la peur, il faut briser la honte, il faut briser le silence", a déclaré le ministre français lors de l’installation de cette cellule qui sera dirigée par une haute fonctionnaire administrative épaulée par un médecin-psychiatre et un officier de police.

Le ministre a notamment demandé à la cellule d’être une "force d’initiative" et de "regarder ce qui se fait dans les pays étrangers et dans les entreprises privées".

Vingt-huit policiers, deux gendarmes et deux pompiers se sont donné la mort depuis le début de l’année. En 2018, 35 policiers et 33 gendarmes se sont suicidés, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

"La quasi totalité des cas n’est pas liée au service mais le service n'(y) est pas étranger", a estimé M. Castaner.

"Un Français sur cinquante meurt par suicide. (…) C’est énorme, c’est effrayant et ça mérite que cela devienne une cause nationale dans tous les milieux et notamment dans un milieu qui compte des pertes", a déclaré de son côté un psychiatre, Jean-Louis Terra.

"Je veux souligner que le monde de la Police nationale, de la gendarmerie est un des rares à compter les pertes réellement", a-t-il relevé.

Le fléau des suicides au sein des forces de l’ordre revient régulièrement sur le devant de la scène à la faveur de brusques accélérations du nombre de passage à l’acte.

Un rapport du Sénat remis en 2018 avait mis en lumière "un taux de suicide plus élevé que la moyenne nationale" chez les policiers, même en tenant compte des spécificités de cette population (population davantage masculine, jeune, ayant accès aux armes, etc.).

Récemment, des syndicats de police ont mis en garde contre la lassitude des forces de l’ordre qui, depuis mi-novembre, sont sous le feu des critiques pour leur gestion de la crise des gilets jaunes manifestant tous les samedis, avec régulièrement des débordements. Le syndicat Alliance a ainsi déploré que les forces de l’ordre soient devenues des "boucs émissaires".

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