La Russie célèbre les 75 ans de la fin du siège de Léningrad

Le président russe Vladimir Poutine présidera dimanche les cérémonies du 75ème anniversaire de la fin du terrible siège de Léningrad qui a causé la mort d’au moins 800.000 personnes entre 1941 et 1944.

Le point d’orgue des commémorations sera un défilé militaire controversé près du musée de l’Ermitage, dans le centre de l’ex-capitale impériale russe, auquel doivent participer 2.500 militaires.

Des chars, des lance-roquettes et des véhicules d’infanterie défileront, tandis que les élèves-officiers porteront les manteaux en peau de mouton et les bottes en feutre portées par les soldats de l’époque contre l’envahisseur nazi.

De nombreuses voix se sont élevées à Saint-Pétersbourg, y compris parmi des survivants du siège, contre cette parade perçue comme un exemple de la propagande militariste menée par les autorités sous Vladimir Poutine.

Selon le Kremlin, le président russe n’est pas censé assister à ce défilé, mais devrait se rendre au cimetière mémorial de Piskarevskoïe et à un concert en hommage aux victimes.

Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, il s’agit "d’une date très importante pour le pays tout entier, pour tous les Russes et personnellement pour le président Poutine".

Vladimir Poutine, 66 ans, n’était pas né pendant le siège, mais son frère aîné y a trouvé la mort. Il est enterré au cimetière que doit visiter le président russe.

La mère de M. Poutine, quant à elle, a failli mourir de faim lors du blocus, tandis que son père, qui combattait dans l’armée rouge, a été blessé non loin de Léningrad.

Alors que Léningrad comptait trois millions d’habitants avant la guerre, plus de 800.000 personnes ont succombé à la faim, la maladie ou aux bombes pendant les 872 jours de siège par les armées d’Hitler.

Avant les célébrations, près de 5.000 personnes ont signé une pétition appelant les autorités à annuler la parade militaire, qualifiée de "carnaval sacrilège".

Le porte-parole du Kremlin n’a pas souhaité commenter cette pétition, affirmant que Saint-Pétersbourg était connue pour "la richesse de ses traditions" en matière de controverses.

"Nous avons l’ordre de faire défiler un défilé et nous le ferons", a déclaré à l’AFP un responsable du ministère de la Défense basé à Saint-Pétersbourg sous couvert d’anonymat. "Un défilé militaire est un rituel militaire" et non un évènement festif, a-t-il insisté.

Le son du métronome

Depuis vendredi, plusieurs événements commémoratifs ont eu lieu à travers la ville, y compris des concerts et des projections. Dimanche soir, un salut au canon doit être exécuté pour marquer la libération de la ville.

Pendant le défilé militaire, une minute de silence doit également être observée au son d’un métronome. Lors du siège, la vitesse d’un métronome indiquait par radio aux habitants l’imminence de bombardements aériens.

Certains bâtiments portent toujours les avertissements du pouvoir soviétique contre ces raids, dans une ville de 5 millions d’habitants dont l’inconscient collectif reste profondément marqué par la tragédie.

Tandis que les colonnes des grands monuments pétersbourgeois seront illuminées, les habitants, parmi lesquels 108.000 sont des anciens combattants ou des survivants du siège, ont été invités à allumer des bougies à leurs fenêtres.

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