La MAP a une carte à jouer dans la recomposition du paysage audiovisuel à venir (Hachimi Idrissi)

La MAP a une carte à jouer dans la recomposition du paysage audiovisuel à venir, celle d’une télévision et d’une radio d’informations en continu, a affirmé le Directeur général de la MAP, M. Khalil Hachimi Idrissi, tout en émettant son souhait de voir un vent nouveau souffler à l’occasion de la libéralisation inéluctable et de la reformulation nécessaire de la stratégie de l’Etat vis-à-vis du pôle public.

"Nous sommes prêts. Et nous faisons partie de la solution d’une manière incontournable. Nous avons une rédaction de 300 journalistes pour développer ces projets", a souligné M. Hachimi Idrissi dans une interview publiée lundi dans les colonnes de "L’Economiste".

Répondant à une question sur l’évaluation de la situation du paysage médiatique marocain, le directeur général de la MAP a fait observer qu’"actuellement, nous vivons une sorte d’inertie morbide qui tire l’ensemble du secteur vers le bas et obère l’avenir de ce secteur vital".

"Il faut se projeter, dans l’avenir avec audace et intelligence et arrêter de raser les murs en laissant les autres orienter, manipuler et mettre en scène les informations relatives à nos propres affaires", a-t-il insisté.

En effet, aux yeux de M. Hachimi Idrissi, le paysage médiatique mérite qu’on se penche dessus collectivement, surtout à cause des graves difficultés structurelles qu’il connaît, tout en faisant observer que la plupart des médias sont en faillite.

"Le coût du maintien de ce pôle s’élève à 2 milliards de dirhams par an à fonds perdus. C’est un coût faramineux, alors que la création de nouvelles chaînes intégrées, modernes et compactes, coûte entre 200 et 300 millions de dirhams", a-t-il constaté.

Tout en avouant que l’introduction de la culture de la rentabilité et de l’efficience n’a pas été une chose aisée, M. Hachimi Idrissi a indiqué que la MAP a développé de nouveaux services et produits en puisant de ses propres ressources sans subvention additionnelle.

"Nous sommes une entreprise publique. Nous ne sommes pas dans une logique totale de rentabilité pareille à celle qui existe dans le privé. Nos produits ne couvrent pas l’ensemble de nos charges. C’est un fait. Nous aurions aimé disposer de budgets dédiés à l’investissement et à la R&D conséquents pour le développement de tous ces projets", a-t-il soutenu, assurant que les nouveaux produits sont rentables à marge réduite mais ils le seront davantage si le marché y répond d’une manière plus professionnelle et plus rigoureuse.

Et le directeur général de relever que l’idée de vente de l’information est au cœur de l’activité de la MAP, alors que beaucoup de personnes pensent que l’agence serait "un outil de propagande" qui livre ses informations gratuitement. Or, si c’était de la propagande, comme le pensent certains à tort, pourquoi ils insistent pour avoir le fil de l’agence gratuitement.

M. Hachimi Idrissi, a tenu à préciser qu’en 2011, 90% des ressources de la MAP, provenait de la vente des dépêches papier. Or, partout dans le monde, dans les agences de presse, cette activité ne représente que 30%, notant que l’étude menée en 2012 a imposé d’aller vers d’autres activités, ajoutant qu’outre le fait que le chiffre d’affaires de l’agence a été multiplié par 2, près de 25% des revenus proviennent déjà des nouveaux produits.

Abordant le nouveau projet de loi portant organisation de la MAP, en discussion au parlement, M. Hachimi Idrissi a souligné que ce nouveau texte va projeter la MAP dans l’avenir avec une nouvelle organisation, rafraichir ses missions qui ont été fixées il y a 40 ans déjà et donner une consistance aux nouveaux métiers, notamment dans l’audiovisuel, l’infographie, la transmission satellitaire, l’intelligence économique, les études, ou encore l’événementiel.

Ainsi, ce nouveau dispositif structure cette orientation en termes de gouvernance, de vision, de stratégies et de périmètre d’intervention dans plusieurs domaines, liés à la presse, l’audiovisuel, à la communication, à l’édition, a-t-il relevé.

Par ailleurs, M. Hachimi Idrissi a relevé que le processus, initié depuis 2011, est basé sur les principes directeurs, à savoir, la transparence dans les actes de gestion, et l’égalité des chances.

"Ces questions, dont la mobilité à l’international étaient liées à des logiques de clientélisme, de rente de situation, de népotisme…", a-t-il ainsi fait observer, évoquant également "une espèce d’armée prétorienne qui monopolisait les responsabilités ou la représentation dans les bureaux à l’étranger".

Or, maintenant, a-t-il martelé, "pour être affecté à l’étranger, il faut répondre à une série de critères, dont impérativement la productivité et la maitrise des langues, ajoutant que, de manière générale, la MAP, a axé son action sur l’amélioration de la productivité, surtout dans les bureaux régionaux".

"C’était inacceptable de maintenir un bureau ouvert avec toutes ses charges, avec une production d’une dépêche par mois au motif qu’il n’y aurait pas d’actualité sur place, a-t-il encore déploré.

(Source MAP)

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