La France n’a aucun « plan caché » pro-Haftar (source diplomatique française)

La France n’a aucun "plan caché" en Libye pour mettre au pouvoir le maréchal Khalifa Haftar, auquel elle "ne reconnaîtra aucune légitimité" s’il prend le contrôle militaire de Tripoli, a indiqué lundi une source diplomatique française.

Paris, qui précise ne pas avoir été au courant de l’offensive sur Tripoli que mène depuis cinq jours l’armée d’Haftar, lui a "fait passer le message qu’il n’y avait pas de solution militaire, qu’il fallait négocier et que le seul gouvernement légitime était celui du Premier ministre Fayez al-Sarraj", selon la même source.

"On dit souvent que la France aurait des velléités de placer Haftar au pouvoir. Or nous avons toujours tout fait pour consolider la place du gouvernement légitime et remettre l’ONU au centre du jeu. Il n’y a pas de plan caché ni de double discours", selon les diplomates français.

Sur la lutte contre les terroristes et contre l’immigration clandestine, "Haftar a été un partenaire important pour la France, ce qui explique sa relation forte avec nous". "Mais pour atteindre la stabilité politique, il est évident que ce sera avec le gouvernement légitime et d’autres acteurs libyens. Nous ne pouvons atteindre nos objectifs en ayant une stratégie pro-Haftar. Ce n’est pas possible et pas cohérent", fait valoir Paris.

"L’ambassadrice de France s’est entretenue samedi avec Fayez al-Sarraj, qui, échauffé par ceux qui voient la France comme étant derrière un plan caché, était un peu direct en demandant des explications sur notre rôle. Elle lui a dit que nous n’avions rien à voir avec cette offensive militaire et que nous avions fait passer le message au maréchal Haftar pour le dissuader de continuer à avancer", a indiqué la même source.

La France, qui se pose en médiateur entre les deux camps libyens, est accusée de favoriser sur le terrain le camp d’Haftar. Elle avait dû en juillet 2016, après la mort de trois de ses militaires dans un accident d’hélicoptère en Libye, reconnaître la présence de forces spéciales françaises auprès de forces de l’homme fort de l’est libyen.

Si les forces d’Haftar venaient à prendre le contrôle de la capitale, "il faudrait un accord politique, la France ne lui reconnaîtra aucune légitimité institutionnelle dans ces conditions", ajoute la même source diplomatique.

"Nous pensons qu’il faut aider l’ONU à obtenir un cessez-le-feu et un nouvel accord politique. Cela pourrait passer par une déclaration du conseil de sécurité", selon elle.

La Russie a bloqué dimanche l’adoption d’une déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU appelant les forces d’Haftar à arrêter leur avancée, selon des diplomates.

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