L’un des terroristes du Bataclan dans une exposition célébrant les martyrs à Berlin

Les portraits de l’un des auteurs de l’attaque du 13-Novembre ainsi que le chef du commando terroriste du 11-Septembre et les terroristes des attentats de Bruxelles sont mis en lumière dans une exposition à Berlin.

L’un des terroristes du Bataclan parmi des figures de martyrs. Le portrait d’un des trois auteurs de l’attentat du Bataclan en 2015 apparaît dans une exposition de photos à Berlin, parmi ceux de Socrate ou Martin Luther King, rapporte Le Parisien.

"Élargir le concept de martyr"

Cette exposition de deux artistes danois, inaugurée fin novembre dans la capitale allemande à La Maison des artistes de Béthanie, met à l’honneur des personnes "mortes pour leurs convictions". D’autres individus particulièrement controversés apparaissent également: l’Égyptien Mohammed Atta, chef du commando terroriste du 11 septembre 2001 aux États-Unis, ainsi que les auteurs des attaques de Bruxelles en 2016.

Ricarda Ciontos, qui a installé l’exposition intitulée "Musée des martyrs", a expliqué au quotidien allemand Bild que les artistes avaient voulu "élargir le concept de martyr" et présenter des personnalités "au-delà de tout jugement de valeur".

Un choix loin de faire l’unanimité. "Nous sommes à la confluence de deux problématiques, analyse pour Le Parisien Alain Jakubowicz, ancien président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme. D’abord, celle de la liberté artistique. Dans un État de droit, il est parfois souhaitable de se protéger des abus de cette liberté. L’autre, c’est le relativisme triomphant: tout égale tout. Alors qu’un martyr n’est pas égal à un autre martyr et qu’on ne peut pas évacuer la cause qu’il défend." Selon lui, l’art ne peut tout excuser et a l’obligation d’être responsable.

"Cette idée de labéliser comme martyrs des terroristes du Bataclan est insupportable."

"Honteux", "une injure aux victimes"

Même condamnation pour Life for Paris, qui représente des victimes des attentats du 13-Novembre. "On a toujours soutenu la création artistique, comme thérapie notamment, assure un de ses porte-parole au quotidien. Mais là, on est révulsé: il s’agit d’une provocation haineuse et insupportable à visée purement médiatique." L’association a demandé le retrait de l’exposition.

Sur les réseaux sociaux, l’exposition a suscité de nombreux réactions d’indignation. Le député souverainiste de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé "une injure aux victimes de l’islamisme". Le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a également jugé que ce choix était "honteux". L’AFD, le parti d’extrême droite allemand, a porté plainte.

"Un tel parti pris est profondément choquant"

L’ambassade de France s’est dite stupéfaite. "Un tel parti pris est profondément choquant. Tout en rappelant notre attachement à la liberté de la création artistique, nous dénonçons la confusion ainsi faite entre martyre et terrorisme." Le Quai d’Orsay aurait choisi d’agir discrètement auprès des autorités allemandes afin d’éviter toute publicité à cette exposition.

Comme l’indique Le Figaro, une précédente exposition similaire avait vu le jour au Danemark en 2016. Et avait déjà suscité la controverse.

Céline Hussonnois-Alaya
BFMTV

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