L’opposant algérien Rachid Nekkaz interpellé à Genève dans l’hôpital du président Bouteflika

L’opposant algérien Rachid Nekkaz, dont la candidature à la présidentielle algérienne a été retoquée, a été interpellé vendredi par la police à l’intérieur de l’hôpital de Genève où est soigné le président Abdelaziz Bouteflika.

"Je vous confirme l’interpellation de M. Nekkaz qui est actuellement auditionné dans les locaux de la police puisqu’il fait l’objet d’une plainte pour violation de domicile", a déclaré à l’AFP Joanna Matta, la porte-parole de la police genevoise.

Elle a expliqué que la direction des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a porté plainte après que M. Nekkaz a pénétré dans l’hôpital malgré plusieurs mises en garde.

Homme d’affaires né en France, Rachid Nekkaz, 47 ans, a organisé en fin de matinée une manifestation avec une centaine de ses partisans devant les HUG, où a été admis le 24 février le chef de l’Etat algérien âgé de 82 ans, pour des examens médicaux.

"J’ai décidé de venir ici à Genève devant l’hôpital où est censé être hospitalisé le président et candidat algérien Abdelaziz Bouteflika (…) alors que le monde entier et l’Algérie toute entière sait qu’il n’est plus de ce monde", a-t-il déclaré.

"Il y a 40 millions d’Algériens qui veulent savoir où est le président", a-t-il poursuivi. "Le peuple algérien ne veut plus être manipulé par un pouvoir mafieux qui instrumentalise le nom du président, qui instrumentalise l’image du président, pour pérenniser son pouvoir et pérenniser leurs privilèges."

M. Nekkaz, omniprésent sur les réseaux sociaux — il filme en direct sur son compte Facebook toutes ses interventions — avait annoncé la veille qu’il voulait aller se rendre compte lui-même de la présence du président algérien au 8è étage des HUG, réservé aux VIP.

Jeudi soir sur Europe 1. Il a expliqué le sens de sa démarche: "Je serai à Genève pour voir si le président algérien va bien car son dossier de candidature a été présenté alors que tout le monde sait qu’il est mort depuis déjà assez longtemps."

Selon la Tribune de Genève le pronostic vital d’Abdelaziz Bouteflika, dont l’état est censé n’inspirer "aucune inquiétude" d’après l’exécutif algérien, était seulement engagé à ce stade.

"La Tribune de Genève, c’est en Suisse. La Suisse regorge de la fortune algérienne depuis des années. Il faut savoir que quand il était ministre des Affaires étrangères, il avait caché l’équivalent de quinze milliards de centimes algériens en Suisse, la diplomatie suisse a vocation à garder les secrets bien cachés de la diplomatie algérienne", a-t-il souligné sur Europe 1.

L’homme d’affaires a encore surpris son monde dimanche dernier au moment de déposer sa propre candidature à la présidentielle algérienne. Ne remplissant pas les critères d’éligibilité (pas de double nationalité), il s’est effacé au profit de son cousin mécanicien, qui vit en Algérie et possède les mêmes nom et prénom. Il se propose de diriger sa campagne. L’idée est selon lui de créer le poste de vice-président en cas de victoire dudit cousin, d’y être nommé avant de passer à la présidence de la République algérienne elle-même, après la démission de l’autre Rachid Nekkaz.

"Je deviendrai donc vice-président, et le jour même le président élu démissionnera, me permettant ainsi de devenir le président de la République algérienne", a-t-il soutenu.

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