L’équipe américaine féminine de foot va parader à New York

Trois jours après son sacre mondial, l’équipe nationale américaine de football est attendue mercredi à New York pour une parade dans les rues de Manhattan, qui devrait illustrer sa popularité inédite.

Après la fête, le voyage du retour lundi, puis la tournée des interviews mardi, le marathon se poursuit pour les "19ers" (Nineteeners), comme les a appelées l’attaquante Alex Morgan, en référence au millésime de leur victoire (2019).

En manque de sommeil, beaucoup d’entre elles ont admis mardi tenir sur l’adrénaline, qui devrait les porter encore un peu sur Broadway, à l’extrême sud de Manhattan, là où chefs d’Etat, militaires et sportifs défilent depuis plus de 130 ans sous des pluies de confettis.

L’USWNT, l’équipe nationale féminine, est invitée pour la seconde fois après sa victoire au Mondial 2015. A l’époque, jamais une équipe féminine américaine de sport collectif n’avait encore eu droit à une parade à New York.

"Il n’y a pas meilleur endroit pour célébrer" ce titre, s’est enthousiasmée, sur la chaîne ESPN, Megan Rapinoe, la joueuse la plus charismatique de l’équipe.

En quelques heures, elle dit avoir déjà pu se rendre compte que l’intérêt pour la formation de l’entraîneuse Jill Ellis était sans précédent.

"2015 était incroyable, mais ça a l’air d’être tellement plus gros, tellement plus", a-t-elle expliqué.

Il y a la victoire et ce parcours sans faute, mais il semble que l’élan dépasse largement le terrain.

Les maillots à quatre étoiles, symbolisant les quatre titres de championnes du monde (1991, 1999, 2015, 2019), s’arrachent depuis dimanche.

Selon Nike, équipementier officiel des Américaines, le maillot blanc de l’équipe a battu le record de ventes sur une saison au niveau mondial sur le site officiel de la marque, clubs et équipes nationales confondues, équipes masculines et féminines mélangées.

"Ca va tellement au-delà du sport", a estimé Megan Rapinoe.

– "Un tournant historique" –

Plus qu’aucune autre équipe féminine, celle des Etats-Unis symbolise l’émergence du sport féminin mais aussi le combat pour la parité hommes-femmes, dont la force s’est démultipliée dans l’ère #MeToo.

"2015 a lancé ce mouvement dont nous faisons partie", a expliqué la trentenaire au cheveux teints en mauve, "que ce soit pour la parité de rémunérations, l’égalité des droits. Il semble que ce soit un tournant historique, (…) un de ces moments qui feront date."

En mars, les internationales ont attaqué leur fédération pour obtenir les mêmes primes chez les femmes que chez les hommes.

La semaine dernière, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a proposé le doublement de l’enveloppe destinée aux joueuses lors de la prochaine Coupe du monde féminine, qui était de 30 millions de dollars cette année, contre 400 pour le Mondial masculin de 2018.

"La question n’est plus de savoir si nous le méritons", a appuyé mardi sur CNN la milieu Rose Lavelle, buteuse en finale. "Cette conversation n’a plus lieu d’être. Maintenant, c’est: qu’est-ce que nous devons faire?"

Mardi, Megan Rapinoe s’est dite optimiste quant à un règlement amiable du dossier avec la fédération américaine.

"Chaque année, nous avons gagné confiance dans la portée de notre message et de nos opinions", a dit Alex Morgan sur ESPN. "C’est formidable de voir tous ces regards sur nous et d’être en mesure d’utiliser cette plateforme pour faire le bien."

Après New York et Broadway, l’équipe américaine portera-t-elle son message à la Maison Blanche?

Avant même le début de la compétition, Megan Rapinoe, très critique envers le président Donald Trump, avait assuré qu’elle n’y mettrait pas les pieds. M. Trump lui a répondu qu’il inviterait l’équipe, qu’elle gagne ou non le tournoi, en lui reprochant de manquer de patriotisme.

"Nous n’y avons pas encore réfléchi", a dit le président américain dimanche après le sacre des Américaines.

Megan Rapinoe a réitéré sa position mardi dans une interview sur CNN et a déclaré que ses coéquipières n’accepteraient probablement pas non plus une invitation à la Maison Blanche.

"Je n’irais pas", "et je crois que toutes les membres de l’équipe à qui j’ai parlé explicitement de cela n’iraient pas", a-t-elle dit.

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