L’audition de Benalla prévue vendredi chez les juges est reportée selon ses avocats

L’audition d’Alexandre Benalla chez les juges d’instruction prévue vendredi à Paris a été reportée, ont annoncé jeudi les nouveaux avocats de l’ex-collaborateur du président Emmanuel Macron, Mes Jacqueline Laffont et Pierre Haïk.

"L’interrogatoire est reporté", a indiqué Me Laffont, sans préciser à quelle date M. Benalla, mis en examen depuis fin juillet notamment pour des violences et pour son ingérence dans l’action de la police le 1er mai à Paris, serait entendu par les juges.

Mercredi soir, Me Laurent-Franck Liénard, qui était jusqu’alors le conseil de l’ancien chef de cabinet adjoint du président, avait annoncé sur Facebook qu’il quittait sa défense d’un commun accord avec lui.

Cette audition, la première sur le fond, est un rendez-vous crucial pour la défense de M. Benalla. Le 22 juillet, il avait gardé le silence lors de son bref passage devant les magistrats, après deux jours de garde à vue à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Le jeune homme de 27 ans en était ressorti avec une mise en examen pour "violences en réunion", "immixtion dans l’exercice d’une fonction publique", "port public et sans droit d’insignes réglementés", "recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo-protection" et "recel de violation du secret professionnel".

L’enquête des juges se concentre sur les violences du 1er-Mai et la fuite d’images de vidéosurveillance de la Préfecture de police, dans la foulée des révélations du Monde le 18 juillet.

Ce jour-là, le quotidien avait publié des images montrant M. Benalla et un employé de La République en Marche, Vincent Crase, en train de rudoyer un couple sur la place de la Contrescarpe, lors d’un rassemblement de manifestants du 1er-Mai qui avait dégénéré dans le quartier Latin.

Les deux hommes, qui participaient en tant qu’"observateurs" à l’opération de maintien de l’ordre, avaient ensuite remis le couple à la police pour interpellation.

Parties civiles, l’homme et la femme ont été interrogés par les juges le 19 septembre. Ils ont expliqué avoir été entraînés contre leur gré dans les heurts et reconnu avoir jeté des projectiles vers les CRS.

Sur les images, M. Benalla est filmé, casque sur la tête, en train d’empoigner la jeune femme et de frapper son compagnon au thorax et à la tête. Des gestes dont il a minimisé la violence, affirmant avoir agi par "devoir citoyen" pour aider à arrêter "les deux personnes les plus virulentes" du groupe.

Le 10 août, l’information judiciaire a été étendue à d’autres possibles violences de M. Benalla, un peu plus tôt dans la journée au jardin des Plantes, des faits sur lesquels il n’a pas encore été interrogé et pour lesquels il n’est pas mis en examen à ce stade.

Les enquêteurs cherchent également à savoir comment des images vidéo de la préfecture illégalement transmises à M. Benalla se sont retrouvées sur les réseaux sociaux, diffusées par le compte twitter @frenchpolitic, un soutien affiché du mouvement présidentiel.

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