L’Algérie ne décolère pas contre l’UE après une vidéo anti-Bouteflika

L’Algérie s’est indignée lundi de la réaction de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à ses plaintes contre une vidéo hostile au président algérien, qu’elle affirme tournée au Parlement européen et exigé une « réponse officielle » de Bruxelles.

Dans cette vidéo largement diffusée sur internet, une ancienne correspondante à Bruxelles de la télévision nationale algérienne, Laila Haddad, assise à une table ornée du symbole européen, s’adresse directement au président algérien Abdelaziz Bouteflika en termes très virulents.

L’ambassadeur de l’UE en Algérie John O’Rourke a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères qui lui a signifié "l’indignation" des autorités concernant "l’utilisation des espaces et des moyens de l’UE à des fins de propagande" contre l’Algérie.

M. O’Rourke a ensuite indiqué dans un tweet avoir "souligné aux autorités algériennes que les journalistes accrédités auprès des institutions européennes ne parlent pas au nom des institutions mais en leur propre nom, en ligne avec les principes de liberté d’expression et liberté des médias".

Ce tweet reprend les termes exacts utilisés par une porte-parole de l’UE à Bruxelles, interrogée dimanche par l’AFP sur cette affaire.

Lundi, le ministère algérien des Affaires étrangères a estimé que "le tweet de M. O’Rourke n’engage que sa personne" et s’est dit "en droit d’attendre à une réponse officielle, conformément aux usages" diplomatiques.

Le ministère souligne avoir réclamé des "clarifications au sujet du détournement (…) des armoiries de l’UE et des moyens mis par celle-ci à la disposition des médias, pour s’en prendre à l’Algérie".

Dans sa vidéo, Mme Haddad accuse M. Bouteflika d’avoir fait de la présidence "une fonction vacante", en estimant que son état de santé ne lui permet plus de gouverner, et l’appelle à "tirer un trait" après 19 ans au pouvoir.

M. Bouteflika, 81 ans, est affaibli par les séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC), survenu en 2013, qui ont affecté sa mobilité et son élocution. A un an de la présidentielle prévue en avril 2019, son camp l’a récemment appelé à briguer un 5e mandat.

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