"Pendant que le Moyen-Orient se tient debout avec bravoure contre l’Iran et ses hommes de main, il se passe quelque chose d’absurde: des pays en Europe tentent de contourner les sanctions américaines contre l’Iran", a déclaré dimanche soir M. Netanyahu en réaction aux nouveaux soutiens européens à l’Instex.
Il faisait vraisemblablement référence aux récentes manifestations en Iran ainsi que la contestation en Irak et au Liban, deux pays où Téhéran exerce une grande influence.
Basé à Paris, l’Instex (Instrument de soutien aux transactions commerciales) doit fonctionner comme une chambre de compensation permettant à l’Iran, sous sanctions américaines, de continuer à vendre du pétrole et d’importer en contrepartie d’autres produits ou services nécessaires à son économie, en grave récession.
Washington s’est retiré unilatéralement en 2018 de l’accord international encadrant le programme nucléaire de l’Iran et a rétabli de lourdes sanctions asphyxiant son économie.
Les trois pays européens parties à cet accord conclu en 2015 à Vienne –France, Royaume-Uni et Allemagne– ont affirmé vouloir en sauver les acquis, mais leurs efforts n’ont jusqu’ici pas abouti.
Fondé par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, l’Instex n’a jusqu’à présent favorisé aucune transaction, mais est déjà critiqué par Israël, qui voit d’un mauvais oeil l’adhésion samedi de nouveaux pays européens à ce mécanisme.
"La Belgique, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède n’auraient pas pu choisir un pire moment" pour y adhérer, a soutenu le ministère israélien des Affaires étrangères, faisant visiblement référence à la répression des manifestations en Iran à la mi-novembre.
"Ces pays européens devraient avoir honte d’eux-mêmes. N’ont-ils rien appris de l’Histoire", a renchéri M. Netanyahu, qui plaide sur toutes les tribunes pour le renforcement des sanctions contre l’Iran.
D’après Amnesty International, 161 manifestants ont été tués dans la répression de la contestation, un bilan "exagéré" selon Téhéran.
Les autorités iraniennes accusent principalement les Etats-Unis et Israël, ennemis jurés de Téhéran, d’avoir été à l’origine de ces troubles.
Israël accuse depuis de nombreuses années l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire, malgré les démentis répétés de Téhéran. L’Etat hébreu accuse aussi l’Iran de mener des opérations contre son territoire depuis la Syrie, le Liban et la bande de Gaza.