Guyane : une visite sous tension pour Emmanuel Macron

Le chef de l’État, qui va passer environ 48 heures sur place, veut réaffirmer qu’il tiendra ses engagements six mois après un mouvement de grève générale.

Le président de la République est arrivé jeudi peu avant midi (heure locale) à l’aéroport de Cayenne pour une visite d’environ 48 heures en Guyane. Six mois après un mouvement social qui avait paralysé ce territoire français d’Amérique du Sud, le climat est tendu entre l’exécutif et les élus locaux. Il s’agit du premier voyage outre-mer d’Emmanuel Macron, si l’on excepte le déplacement en urgence dans les Antilles françaises après le passage de l’ouragan Irma. Dans la foulée de son arrivée, le chef de l’État doit se rendre en hélicoptère à Maripasoula (sud-ouest, à la frontière fluviale du Suriname), la plus grande commune de France en termes de superficie (de la taille de l’Île-de-France) pour une population de 11 000 habitants. Cette commune, qui n’est accessible que par avion ou en pirogue, concentre les problèmes : orpaillage illégal, immigration clandestine, enclavement. Sur place, il rencontrera les militaires de la gendarmerie et des forces armées guyanaises (FAG), qui luttent contre l’orpaillage clandestin, et visitera le chantier d’un futur internat. Après une déambulation dans la rue principale de Maripasoula, il doit aussi rencontrer les élus et les chefs coutumiers.

Les élus veulent faire pression

Au même moment, une marche est prévue à Cayenne, à l’appel du collectif Pou Laguiyann Dékolé qui réclame que le chef de l’État respecte l’accord de Guyane signé après le mouvement social qui a paralysé le territoire au printemps. Ils demandent aussi que le chef de l’État les reçoive lors de son séjour guyanais. Le lendemain sera consacré à la visite du centre spatial de Kourou, et notamment du chantier du futur pas de tir d’Ariane 6, et à une séquence européenne, en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, avec qui il conclura la XXIIe conférence des Régions ultrapériphériques (RUP, terme employé pour désigner les neuf territoires ultramarins de l’Union européenne). « Nous avons un rendez-vous plus que solennel », a expliqué le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, qui préside actuellement la Conférence des RUP. « L’espoir est considérable, notamment sur la 2e tranche de l’accord de Guyane, les 2,1 milliards [une demande supplémentaire des Guyanais à l’issue de leur mouvement, NDLR], et sur la consolidation de la Collectivité territoriale », en difficulté financière. Emmanuel Macron, qui, selon l’Élysée, « ne fuit pas les difficultés, mais cherche à les traiter », est par ailleurs confronté à la grogne des maires de Guyane, qui ont annoncé dans un communiqué qu’ils n’iraient pas accueillir le chef de l’État et ne participeraient pas au dîner républicain prévu, pour dénoncer « l’absence d’un temps de rencontre » entre eux et Emmanuel Macron. Selon l’Élysée, les maires ont toutefois obtenu une réunion de travail avec Emmanuel Macron. (afp)

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