Grande exposition « AlUla merveille d’Arabie » à l’Institut du Monde arabe à Paris

Al-Ula, vaste site archéologique en Arabie Saoudite, revit dans une reconstitution magistrale à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris: il met en valeur une civilisation préislamique très peu connue et qui a dû être prospère.

L’exposition, qui s’ouvrira mercredi au public, présente des statues, pétroglyphes, pièces diverses, de la civilisation des Nabatéens, qui a prospéré dans une vallée où se trouvait de l’eau en abondance. Une vallée où passait la "route de l’Encens" par laquelle les Indiens envoyaient leur substance aromatique aux ports d’Arabie et d’Égypte.

"C’est la Pétra du sud", résume l’ancien ministre de la Culture et président de l’IMA Jack Lang, en référence au site de Pétra en Jordanie. "Et ce site permet de découvrir comment l’écriture arabe est née", s’enthousiasme-t-il.

Al-Ula, c’est 7.000 ans d’histoire, où se sont succédé les peuples du néolithique, les royaumes de Dadan et Lihyan, dont les vestiges forment le coeur de l’exposition, puis la civilisation nabatéenne. Ce sont aussi les califats omeyyade et abbasside, les Ottomans. Civilisations islamiques qui ont longtemps méprisé et foulé aux pieds les anciennes civilisations païennes.

L’exposition, baptisée "AlUla", est le fruit d’une coopération culturelle franco-saoudienne: l’archéologue Laïla Nehmé, membre de l’équipe Monde sémitiques de l’UMR Orient et Méditerranée au CNRS, fouille depuis 17 ans avec l’archéologue Abdulrahman Alsuhaibani. Elle dit sa passion pour tout ce que ces vestiges continuent de révéler chaque année. Y compris dans la connaissance de l’origine de la langue arabe. Grâce à des inscriptions sur des pierres, elle a pu déterminer que l’écriture arabe est née par étapes de l’écriture nabatéenne.

L’ensemble du rituel funéraire a pu être restitué. Textiles, cuirs, cheveux, peaux contenus dans les tombeaux sont très bien conservés. On peut même voir nettement les points de couture sur certaines pièces.

Des inscriptions de légions romaines ont donné la preuve que l’Empire romain avait eu là son ancrage le plus méridional.

Des galets ont été découverts, témoins de la présence de la mer, bien avant la présence humaine.

L’exposition est aussi une reconstitution –grâce à une scénographie stupéfiante et à des photos aériennes de Yann Arthus-Bertrand- d’un paysage d’oasis dans le désert. Le visiteur est en immersion au milieu des falaises rouges ou dans une ferme, à la végétation luxuriante.

Au moment où l’Arabie Saoudite cherche à s’ouvrir au tourisme, cette exposition est l’occasion rêvée pour promouvoir le site en combinant patrimoine, nature et arts.

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