"Je suis ministre des Affaires étrangères, je voyage partout dans le monde et je sais, pour le constater dans certains pays, combien la démocratie est fragile; elle peut être aussi fragile chez nous et donc j’appelle au ressaisissement, par le dialogue, parce que c’est notre manière d’être", a-t-il déclaré au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI en évoquant des appels à "l’insurrection".
"Quand j’entends un certain nombre de déclarations, je suis inquiet", a-t-il relevé.
"Lisez l’ensemble des déclarations y compris d’un certain nombre d’acteurs majeurs (…) J’entends dire +l’insurrection est là, l’insurrection est en marche+: c’est pas la République ça, à ma connaissance", a-t-il martelé.
"Quand j’entends des propos tenus sur le rond-point des Champs-Elysées comme quoi Macron finirait comme Kennedy, je dis qu’il y a des risques pour la République", a insisté Jean-Yves Le Drian.
"C’est insupportable qu’un élu reçoive une balle dans une enveloppe, ce sont des méthodes de mafia, il faut qu’on les condamnne collectivement", a-t-il ajouté.
Le député "marcheur" du Pas-de-Calais Benoît Potterie a reçu vendredi une balle par courrier à sa permanence, assorti d’un message manuscrit: "la prochaine fois tu la prends entre les deux yeux".
"Le danger c’est la mise en cause de nos propres institutions, de notre vivre ensemble", a averti Jean-Yves Le Drian.
Le ministre a souhaité que les déclarations d’Emmanuel Macron en début de semaine prochaine enrayent "cette dérive" et appelé à un "nouveau contrat social" avec les Français.
"Je pense que son propos sera suffisamment fort pour que le mouvement puisse s’enrayer ou au moins que les casseurs puissent être dissuadés", a-t-il dit.
"Le président de la République doit fixer maintenant le grand cap de ce mouvement pour aller vers le nouveau contrat social indispensable", a déclaré ce poids lourd de l’aile gauche de la majorité présidentielle.