Feux en Amazonie : s’opposer à l’accord UE-Mercosur n’est « pas la réponse appropriée », juge Berlin

La décision du président français Emmanuel Macron de s’opposer à l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur « n’est pas la réponse appropriée » aux incendies dans la forêt amazonienne au Brésil, a estimé vendredi un porte-parole du gouvernement allemand.

A la veille de l’ouverture du sommet du G7 à Biarritz (France), le président français a accusé son homologue brésilien Jair Bolsonaro d’avoir "menti" sur ses engagements en faveur de l’environnement et annoncé vendredi que dans ces conditions, la France s’opposait au traité de libre échange controversé UE-Mercosur.

Mais pour Berlin, "l’échec de la conclusion de l’accord Mercosur ne contribuerait pas à réduire le défrichement de la forêt tropicale au Brésil", selon le porte-parole du gouvernement, sollicité par l’AFP.

"Cet accord est un signal fort en faveur d’un commerce fondé sur des règles et contre le protectionnisme". Il permet "un commerce mondial ouvert et équitable, avec des normes environnementales et sociales élevées, qui sont essentielles pour le gouvernement allemand", poursuit le porte-parole.

La forêt amazonienne est "d’une importance capitale pour la protection du climat et la biodiversité", souligne-t-il. "L’ampleur des incendies est alarmante. Nous sommes prêts à appuyer le Brésil dans ses efforts pour surmonter rapidement cette grave crise", fait-il valoir.

Dans le cadre de cet accord, Union européenne et Mercosur "sont convenus de mettre en œuvre efficacement l’accord de Paris sur la protection du climat. Le gouvernement allemand s’y était engagé". "Par conséquent, à notre avis, ne pas conclure cet accord n’est pas la réponse appropriée à ce qui se passe actuellement au Brésil", conclut-il.

Le président brésilien avait un peu plus tôt accusé son homologue français de vouloir "instrumentaliser" le sujet "pour des gains politiques personnels".

L’accord de libre échange entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), signé fin juin après 20 ans de tractations, est très critiqué, notamment par le secteur agricole ou les écologistes.

La France avait conditionné sa validation de l’accord au respect par le Brésil de certains engagements environnementaux qui avaient été notamment discuté pendant le sommet d’Osaka (Japon) du G20, instance dont est membre le Brésil.

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