Européennes : la victoire du Parti du Brexit renforce l’hypothèse d’un « no deal »

e Parti du Brexit du populiste Nigel Farage, partisan d’une rupture nette avec l’UE, arrive en tête des européennes au Royaume-Uni avec 31,5% des voix, selon de premiers résultats dimanche, renforçant l’hypothèse d’une sortie sans accord.

Les électeurs ont durement sanctionné le Parti conservateur de la Première ministre Theresa May, relégué à la 5e place avec 7,5% des voix et qui paye son incapacité à mettre en œuvre le Brexit, selon ces premiers résultats portant sur plus de 10% des voix. Mme May a dû organiser le scrutin européen en catastrophe avant d’annoncer vendredi sa démission.

Lot de consolation pour les europhiles, le scrutin a donné un nouveau souffle au parti Libéral-démocrate, qui obtient 20,1 % des voix. Mais il n’a pas les moyens de peser sur les décisions au niveau national avec une petite poignée de députés seulement.

Nigel Farage n’a pas attendu les résultats pour prédire "une grande victoire" à son parti devant la presse à Southampton, dans le sud de l’Angleterre.

L’autre grand parti traditionnel, le parti travailliste (opposition) sort également meurtri du scrutin, avec 16,6% des voix, payant lui son attitude ambiguë sur le Brexit.

Quant aux Verts, ils arrivent à devancer les conservateurs avec un score honorable de 11,6%.

Les Britanniques ont voté pour la sortie de l’UE à 52% des voix en juin 2016 et elle aurait dû entrer en vigueur le 29 mars. Mais Mme May n’a pas réussi à rassembler son parti, divisé sur la question, et les députés autour de son plan de divorce négocié avec Bruxelles et a dû demander son report, au 31 octobre au plus tard.

Colère

Créé il y a à peine quatre mois en réaction aux atermoiements au Parlement sur la mise en oeuvre du Brexit, le Parti du même nom n’affichait d’ailleurs pas d’autre programme dans ces élections que la sortie de l’UE. Il a capitalisé sur la colère des électeurs face à l’interminable feuilleton du Brexit.

Nigel Farage, 55 ans, ancien trader à la City, avait déjà en 2014 remporté les élections européennes, à l’époque à la tête du parti europhobe et anti-immigration Ukip. Il est pour un départ à tout prix de l’UE, même sans accord pour absorber le choc.

"Pour honorer le vote démocratique du peuple et les promesses qui ont été faites, la seule chose que nous puissions faire est de sortir (de l’UE) avec les termes de l’OMC", a-t-il déclaré pendant la campagne. C’est-à-dire en quittant l’union douanière et le marché unique pour des relations commerciales régies par l’Organisation mondiale du Commerce.

Ce scénario est la hantise des milieux d’affaires et les Européens n’y sont pas non plus favorables. Le Parlement britannique avait voté contre.

Mais la nouvelle victoire de Nigel Farage ne peut que conforter l’aile europhobe du Parti conservateur, favorable à une coupure nette avec l’UE.

Les Tories sont désormais plongés dans une lutte féroce pour la succession de Theresa May, avec déjà huit prétendants sur les rangs. Le favori, l’ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, 54 ans, qui avait joué un rôle clef pendant la campagne du référendum sur le Brexit, est sur la même ligne que Nigel Farage et se dit prêt à quitter l’UE sans accord.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite