Emmanuel Macron se rendra en Corse le 6 février

Le président français Emmanuel Macron se rendra en Corse le 6 février, île française de la Méditerranée où les nationalistes ont officiellement pris le pouvoir cette semaine.

Cette visite présidentielle est prévue vingt ans, jour pour jour, après la mort du préfet Claude Erignac, assassiné par balle le 6 février 1998 dans une rue du centre d’Ajaccio. La justice a reconnu le militant nationaliste corse Yvan Colonna comme étant l’assassin et l’a condamné en 2011 à la réclusion criminelle à perpétuité.

La Corse a été pendant des décennies le théâtre de violences avec plus de 4.500 attentats – provoquant très majoritairement des dégâts matériels – revendiqués notamment par les militants du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) avant qu’ils déposent les armes en 2014. Une vingtaine de détenus sont considérés comme des "prisonniers politiques" par les nationalistes.

Avant cette visite présidentielle, les deux dirigeants nationalistes corses, l’autonomiste Gilles Simeoni et l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni, seront reçus par le Premier ministre Edouard Philippe le 22 janvier à Paris.

Larges vainqueurs d’élections locales en décembre, les nationalistes ont officiellement pris le pouvoir mardi en Corse où, à défaut de viser l’indépendance dans l’immédiat, ils renforcent leur contrôle.

L’alliance entre Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni a été officiellement investie mardi à la tête de la nouvelle "super-région" corse, une instance inédite en France qui fusionne l’ancienne région et les deux départements de l’île, qui compte 330.000 habitants.

Vendredi, la ministre française auprès du ministre de l’Intérieur, Jacqueline Gourault, chargée du dossier corse, a effectué une visite à Ajaccio, où elle a rencontré MM. Simeoni et Talamoni.

A l’occasion de sa visite, la ministre a estimé que la co-officialité de la langue corse et du français – une revendication des nationalistes corses – n’était "pas envisageable". "La langue de la République française est le français", a-t-elle insisté.

Cela "n’empêche pas de reconnaître les langues, et notamment la langue corse et de faciliter son développement", a-t-elle ajouté.

Mme Gourault a indiqué avoir parlé avec les deux dirigeants nationalistes de "la réforme de la Constitution, qui est prévue par le président de la République", évoquant "le droit à l’expérimentation".

"Il y a des adaptations qui sont nécessaires de la loi sur les territoires et naturellement, c’est quelque chose qui pourra débloquer un certain nombre de sujets concernant la Corse", a-t-elle souligné. (afp)

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