Emmanuel Macron lance son propre mouvement politique à un an de la présidentielle

L’électron libre du gouvernement socialiste français, le jeune ministre de l’Economie Emmanuel Macron, a lancé mercredi, à un an de la présidentielle, son propre mouvement politique qui ne sera « pas à droite, pas à gauche ».

Depuis des mois, ce poulain du président François Hollande qui incarne depuis 2014 le tournant social-libéral du chef de l’Etat attise les conjectures sur ses ambitions, à 38 ans à peine, en s’affichant de plus en plus sur l’avant-scène.

"J’ai pris du temps, j’ai réfléchi, j’ai consulté, j’ai associé et j’ai décidé qu’on allait créer un mouvement politique nouveau, c’est-à-dire qui ne sera pas à droite, pas à gauche", a-t-il déclaré au cours d’une rencontre avec des habitants d’Amiens (nord).

"Ce ne sera pas un mouvement pour avoir un énième candidat à la présidentielle, ce n’est pas ma priorité aujourd’hui", a assuré le ministre, expliquant que ce mouvement baptisé "En marche" vise à créer "une dynamique face au blocage de la société".

L’objectif, a-t-il fait valoir, est d’avoir "des idées neuves, construire la majorité sur ces idées neuves pour le pays et de les mettre en oeuvre demain. C’est la seule ambition qu’on doit avoir, elle est radicale, elle est un peu folle quand on en parle ce soir mais il y a une telle énergie dans le pays !", s’est exclamé M. Macron.

Le ministre, qui n’est pas membre du parti socialiste et n’a jamais exercé aucun mandat électoral, a assuré vouloir un "mouvement ouvert" dans lequel il sera possible d’adhérer tout en restant adhérent d’un "autre parti républicain".

Le ministre, qui avait auparavant travaillé dans une banque d’affaires, a récemment multiplié les apparitions dans les médias, suscitant par ses déclarations des +unes+ fracassantes sur son "plan secret pour 2017".

"J’ai envie de faire plus pour mon pays", affirmait-il en mars, reconnaissant réunir "de manière régulière" un cercle d’intellectuels et d’élus "pour réfléchir, préparer, cogiter".

En un an et demi au gouvernement, Emmanuel Macron s’est posé en briseur de "tabous", critiquant des marqueurs de gauche comme la semaine de travail de 35 heures et l’emploi garanti des fonctionnaires.

Il séduit au-delà de son camp. "Un certain nombre des thèmes qu’il développe sont des thèmes que nous pourrions avoir", disait récemment un ancien ministre de droite, Pierre Lellouche.

A contrario, il a dressé contre lui une partie des socialistes avec une loi, adoptée au forceps, libéralisant le travail dominical. Et agace nombre de ses collègues, dont il piétine régulièrement les plates-bandes.

"Il a énormément de talent (…) Il y a une seule chose qu’il faut toujours avoir en tête : le talent, pour qu’il s’exprime sur le long terme, il doit s’inscrire dans une aventure collective", ironisait récemment le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

Les politologues relativisent sa capacité à briguer la présidence dès l’an prochain dans le cas où François Hollande, plombé par une impopularité record et un fort taux de chômage, renoncerait à tenter de se faire réélire.

Dans un tel scénario, une enquête d’opinion réalisée en février faisait d’Emmanuel Macron le candidat de remplacement préféré pour représenter les socialistes aux yeux de 31% des Français mais de seulement 14% des sympathisants du parti.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite