Des proches de Marine Le Pen impliqués par les « Panama

Le quotidien français Le Monde, s’appuyant sur les « Panama papers », a détaillé mardi « un système offshore sophistiqué » mis en place par des proches de la présidente du Front national Marine Le Pen et un imbroglio financier autour de comptes détenus par l’ancien majordome de son père et fondateur du parti d’extrême droite, Jean-Marie.

Selon le quotidien, un système de dissimulation d’avoirs financiers a été "organisé par le premier cercle de fidèles de la présidente du Front national" (FN) et circule entre Hong Kong, Singapour, les îles Vierges britanniques et le Panama.

Il "a été utilisé pour sortir de l’argent de France, au moyen de sociétés écrans et de fausses factures avec la volonté d’échapper aux services antiblanchiment français", affirme Le Monde.

Le journal, s’appuyant sur des documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, met notamment en avant le rôle de l’expert-comptable Nicolas Crochet et de l’homme d’affaires Frédéric Chatillon, patron d’une société, Riwal, qui réalise des prestations de communication pour des candidats FN.

Prenant les devants sur d’éventuelles révélations dans l’affaire "Panama Papers", ce dernier avait indiqué dès lundi soir avoir "mis à disposition des (…) journalistes les documents prouvant la parfaite légalité de ces opérations".

Le Front National avait dans un communiqué séparé assuré n’être "pas impliqué dans l’affaire des +Panama papers+".

Selon Le Monde, "en 2012, juste après l’élection présidentielle, Frédéric Chatillon s’organise, avec le concours de Nicolas Crochet, pour faire sortir 316. 000 euros de Riwal et du territoire français".

S’ensuit un montage complexe, passant notamment par l’acquisition d’une société-écran baptisée Time Dragon et basée à Hongkong, dont la maison-mère est domiciliée aux îles Vierges britanniques via la firme panaméenne Mossack Fonseca.

Le système passe également par une société hongkongaise appartenant au frère de Nicolas Crochet, Ever Harvest Garments, une "fausse facture censée régler la réalisation des sites Internet du Rassemblement Bleu Marine pour les législatives", et divers transferts de fonds.

Le Monde s’est aussi intéressé à Gérald Gérin, ancien majordome du fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen, qui a reconnu être l’ayant droit depuis 2008 du trust Balerton Marketing, une entité créée en 2000 et qui apparaît sur les fichiers du cabinet Mossack Fonseca.

Il en est devenu l’ayant-droit après la mort du frère de Jany Le Pen (épouse de Jean-Marie Le Pen), Georges Paschos, premier bénéficiaire de cette société-écran.

"Le magot de Balerton se divise en billets (97.000 euros), en titres (pour l’équivalent de 854. 000 euros), en lingots (26) et autres pièces d’or", souligne Le Monde.

"Si le mystère demeure sur le véritable bénéficiaire de ces fonds, les magistrats ont entre les mains de multiples éléments qui permettent d’établir un lien entre les époux Le Pen et les avoirs détenus par Balerton Marketing Ltd".

L’existence de ces avoirs avait été révélée par le site français d’informations Mediapart en 2015. Les enquêteurs français avaient par la suite envoyé un signalement à la justice concernant des soupçons de compte bancaire caché en Suisse détenu par Jean-Marie Le Pen.

L’ancien majordome se défend d’avoir servi de prête-nom à l’ex-chef du FN.

Les révélations issues des "Panama papers" ont mis au jour un scandale planétaire d’évasion fiscale touchant notamment hauts responsables politiques, sportifs ou milliardaires.

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