Crises politiques, économie… Macron passe en revue ses grands thèmes du G7

Guerres, climat, écologie, crise du modèle occidental… Le président Emmanuel Macron a détaillé mercredi devant la presse les grands sujets qu’il compte aborder lors du prochain sommet du G7 ce week-end à Biarritz.

Format du G7

Le président a insisté sur le caractère "informel" qu’il veut redonner au G7, "un laboratoire de travail et un point d’étape important dans ce que depuis deux ans nous essayons de faire" dans le contexte d’une relance du multilatéralisme.

"On va parler des grands sujets stratégiques de sécurité, de commerce et d’économie mondiale de manière très informelle, se dire les choses (…) et on verra s’il y a matière à faire des communiqués", a-t-il développé.

Russie

"Il est pertinent qu’à terme la Russie puisse rejoindre le G8" dont elle a été exclue en 2014 après l’invasion de la Crimée, a estimé Emmanuel Macron.

"Le divorce a été acté au moment de l’invasion de l’Ukraine. La condition préalable indispensable" à une réadmission de Moscou "est qu’une solution soit trouvée en lien avec l’Ukraine sur la base des accords de Minsk", a-t-il ajouté.

"Dire +la Russie sans conditions doit demain revenir à la table+, c’est en quelque sorte acter la faiblesse du G7", a explicité le président français. Le président américain Donald Trump s’est déclaré mardi favorable au retour au G8 avec la Russie, sans évoquer de préalable particulier.

Crise iranienne

"On doit avoir une discussion au sommet sur comment on gère le dossier iranien, on a des vrais désaccords au sein du G7: trois puissances européennes et le Japon qui ont une position assez claire, un rapport avec l’Iran totalement assumé, et les Américains (…) qui ont décidé de changer totalement de ligne" et ont dénoncé l’accord de 2015 sur le nucléaire.

M. Macron a précisé qu’il aurait "avant le G7, une réunion avec les Iraniens pour essayer de proposer des choses", sans plus détails.

Il va s’entretenir vendredi à Paris avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, selon l’agence officielle iranienne Irna.

Relance budgétaire et politique monétaire

"On doit se poser la question pour les pays qui en ont la capacité, de la pertinence d’une relance budgétaire, c’est un sujet qui est posé à l’Europe, à la France (…), à l’Allemagne", a déclaré M. Macron, en référence aux réticences de Berlin à utiliser ses excédents budgétaires, alors même que son économie risque la récession.

Il a également estimé que les politiques de baisse des taux des grandes banques centrales avaient atteint leurs limites, en référence à Donald Trump qui souhaite que la Fed baisse ses taux directeurs.

Climat

M. Macron veut "faire du G7 un engagement des grandes puissances (pour préparer le sommet de septembre aux Nations Unies). Nous aurons à annoncer nos engagements pour la reconstitution du Fond vert pour le climat".

GAFA

M. Macron, qui compte défendre au G7 une taxation mondiale des géants du numérique (GAFA), a dénoncé un système "fou" qui laisse des acteurs mondiaux avoir "un statut de paradis fiscal permanent".

"Les acteurs mondiaux du numérique ne contribuent pas fiscalement au financement du bien commun, ce n’est pas soutenable", a-t-il martelé, expliquant en avoir discuté lundi avec Donald Trump, qui s’est farouchement opposé ces dernières semaines à la taxe française sur les grands groupes technologiques.

Brexit

Emmanuel Macron a indiqué qu’il allait demander jeudi à Boris Johnson, lors de leur entretien à Paris, des "clarifications", car les demandes du Premier ministre britannique de renégociation du Brexit ne sont "pas une option qui existe", selon le chef de l’État français.

Italie

"L’Italie mérite des dirigeants à la hauteur" de ce "grand peuple", mais "quand on s’allie à l’extrême droite, à la fin c’est toujours l’extrême-droite qui gagne", a-t-il lancé, en commentant la crise politique que traverse le pays avec la fin de la coalition Ligue-Mouvement 5 Etoiles.

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte démissionnaire sera présent au G7 de Biarritz.

Crise de l’hégémonie occidentale

"L’hégémonie occidentale est en train d’être profondément remise en cause". Mais pour le président français, l’Occident se doit d’être "un opérateur de ce nouvel ordre" en train de naître du fait de l’émergence des puissances, faute de quoi, l’Europe courra le risque de "devoir choisir son camp, dans un rôle de vassalité".

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