Centres culturels marocains à l’étranger: Plaidoyer pour un bon management de l’offre culturelle

Les participants à une table ronde sur la question des centres culturels marocains à l’étranger ont plaidé, samedi à Marrakech, en faveur d’une véritable approche participative, fondée notamment sur un bon management de l’offre culturelle dédiée aux Marocains du Monde.

Lors de leurs interventions à l’occasion de cette rencontre-débat, initiée par "Bled Magazine" (BM), en partenariat avec le Centre d’études et de recherches sur l’immigration et la citoyenneté (CERIC) dans le cadre de la 3è édition des Trophées Marocains du Monde (TMM), autour de la thématique "Centres culturels marocains à l’étranger: Défis d’un projet en gestation", ils ont souligné la nécessité de la mise en place d’une vision claire, portée par l’ensemble des acteurs concernés, aussi bien dans le Royaume que dans les pays d’accueil, au sujet du rôle et du fonctionnement de ces centres.

A la faveur de cette vision partagée, ont-ils expliqué, ces structures serviront ainsi d’espaces pour rapprocher les MRE, notamment les générations montantes, des différents aspects de la riche culture de la Mère-Patrie, renforcer le sentiment de leur appartenance à l’identité culturelle du Royaume et mieux contribuer à la dynamique culturelle dans les pays d’accueil.

Dans ce cadre, le directeur de l’action sociale, culturelle, éducative et des affaires juridiques au ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, Ismail Lamghari, a mis en avant l’importance et la genèse des centres culturels marocains à l’étranger, tout en abordant le cadre juridique régissant la création, l’organisation et la gestion de ces espaces en tant que lieux de promotion de la culture marocaine et de l’interculturalité avec les autres pays.

Soulignant l’intérêt accordé par le ministère au renforcement de l’offre culturelle destinée à la communauté marocaine établie à l’étranger tout en veillant à consolider ses liens avec le Maroc, M. Lamghari a insisté sur l’impératif de mieux faire connaître aux générations montantes des MRE leurs origines en vue de les aider à mieux s’intégrer et réussir dans les sociétés des pays d’accueil.

Pour sa part, Yamila Idrissi, parlementaire et membre de la commission culture en Belgique, a souligné l’importance de la mise en place de ces centres, faisant constater que l’alternance au niveau des responsables politiques locaux impacte le processus de création de ces structures.

D’où, a-t-elle suggéré, la nécessité de prôner, dès le départ, une vision partagée et d’élaborer un projet qui soit porté par l’ensemble des acteurs concernés, abstraction faite de tout éventuel changement au niveau de la scène politique dans les sociétés d’accueil.

Mettant en évidence la richesse de la civilisation marocaine et la diversité de la culture du Royaume, la députée flamande a focalisé sur l’apport majeur de la culture en tant que vecteur du vivre-ensemble ainsi que sur le rôle central de la chose culturelle dans le rassemblement des Marocains du Monde, toutes origines confondues.

Lui emboîtant le pas, le directeur du Centre nomade des arts à Bruxelles, Mohamed Ikoubaân, s’est attardé sur plusieurs problèmes qui entravent la mise en place de ces espaces, notamment d’ordre politique, tout en se demandant si ces structures doivent être un instrument de la diplomatie culturelle ou un espace à la disposition de la diaspora et des artistes issus de l’immigration.

M. Ikoubaân a aussi relevé l’importance de l’ouverture de ces centres sur la diversité et l’échange interculturel pour consolider la dynamique culturelle dans les pays d’accueil, tout en plaidant pour une vision globale qui permet d’aboutir à des solutions pertinentes, susceptibles d’apporter des réponses aux vraies problématiques liées à la création de ces centres.

Dans la même veine, M. Younes Ajaray, consultant en ingénierie culturelle, a mis l’accent sur l’impératif de se doter d’une vision claire, développée et réfléchie, loin des décisions hâtives ou de circonstance, tout en soutenant que cette vision doit également prendre en compte la réalité dans les pays d’immigration où les MRE ont soif de culture marocaine avec ses différents affluents.

Relevant l’importance de la programmation culturelle, il a, dans ce sens, plaidé pour une approche participative basée sur la collégialité et l’implication des différents acteurs, dont les professionnels (locaux, issus de l’immigration ou étrangers) ainsi que sur un bon management culturel pour établir une programmation qui répond aux attentes des MRE.

Outre cette table ronde, des Marocains du Monde ayant brillé dans leurs domaines d’activité respectifs seront honorés, ce samedi, lors d’une soirée organisée à l’occasion de cette 3è édition des TMM.

Cet événement vise à promouvoir une image positive de la diaspora marocaine et à mettre en lumière les parcours exceptionnels de Marocains du Monde, considérés comme modèles d’intégration sociale réussie au sein des pays d’accueil.

"L’objectif n’est pas de mettre en compétition des Marocains du Monde, mais de mettre la lumière sur des personnes qui sont de véritables ambassadeurs pour le Maroc", explique Amine Saâd, directeur de publication de "Bled Magazine" (BM) et initiateur de l’événement.

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