CAN-2019: l’Egypte tombe dès les 8es, Salah pharaon déchu

L’Egypte grande favorite chez elle, avec sa superstar Mohamed Salah, est tombée dès les 8es de finale de la CAN face à l’Afrique du Sud (1-0), samedi au Caire. Incroyable!

Le stade international, si bruyant, a doublé ses encouragements quand Thembinkosi Lorch a scellé un improbable hold-up à la conclusion d’un contre assassin, servi par Lebo Mothiba (85). Mais à la fin de la rencontre, un long silence a enveloppé l’enceinte de 75.000 supporters, sans aucun sifflet.

Leurs Pharaons quittent la compétition, la tête basse, dans un scénario rarissime. La seule fois qu’ils avaient perdu un match à élimination directe devant leur public dans la compétition, c’était en demi-finales face au Zaïre en 1974.

Vainqueur de trois des quatre éditions organisées à l’ombre des pyramides, l’Egypte laissera 2019 aux autres, l’Algérie, le Sénégal ou peut-être le Nigeria, trois favoris qui ont dû se réjouir des sorties précoces des hôtes, du Maroc et du Cameroun tenant du titre. Ou qui doivent trembler tant cette phase finale est folle.

Après son sacre en Ligue des champions, Mohamed Salah rêvait lui de prendre le sceptre de souverain de l’Afrique. Mais comme son équipe, il a raté son tournoi. Il a quitté la pelouse parmi les premiers, sans émotion.

Son échec est énorme. Pas influent face à l’Afrique du Sud, il rentrera à Liverpool moins grandi qu’il est parti, éclaboussé aussi par le scandale autour d’Amr Warda, exclu un temps par sa Fédération après des accusations de harcèlement sexuel puis réintégré, avec la bénédiction de son célèbre coéquipier.

– Salah pas zen –
La phase de poules idéale de l’Egypte, avec trois victoires et aucun but encaissé, mais jouée face à des adversaires limités, n’avait pas mis un terme aux doutes de ses millions de supporters, qui se demandaient ce que leurs favoris valaient. Aujourd’hui, c’est clair: l’édifice que Javier Aguirre a bâti, après un Mondial-2018 raté, reposait sur du sable, vulnérable au premier coup de vent.

"Je suis responsable du résultat. C’est une nuit triste", a réagi le Mexicain.

La tristesse a succédé à la tension, qui a engourdi les Egyptiens tout le long du match. Nerveux, les hôtes ont aussi souffert face à l’impact physique des Sud-Africains, solides au pressing et dangereux en contre, au point que c’est le gardien Mohamed El-Shenawy qu’on a vu le plus.

Le porter d’Al-Ahly a été décisif sur un superbe coup franc de Percy Tau (21), puis en s’interposant dans un cafouillage dans sa surface (38). Mais il ne pouvait rien faire face à Thembinkosi Lorch, lancé à pleine vitesse.

Comme ses soldats Ahmed El-Mohammadi et Mahmoud Trezeguet, efficaces depuis le début du tournoi, n’étaient pas dans un grand soir, c’est sur les épaules de son général cinq étoiles Salah que les derniers espoirs de l’Egypte allaient reposer, encore une fois.

-"Démonstration"-

Il avait marqué un doublé, avec un penalty à la 95e, pour envoyer son équipe à la Coupe du monde. Cette fois-ci, il n’a pas répété ses exploits. Sa seule fulgurance, une superbe passe pour Trezeguet, a été gâchée par l’ailier gauche de Kasimpasa qui a tiré sur le gardien (56).

Ca a été l’unique occasion du match des Egyptiens, qui n’auront finalement dominé que le premier quart d’heure avant de lentement tomber dans le piège sud-africain.

"Presser durant tout le match, c’est un job difficile, et mes joueurs l’ont très bien fait. C’était une démonstration, ils ont été excellents", s’est réjoui le coach sud-africain Stuart Baxter.

Certains rêvaient d’un quart entre le Cameroun et l’Egypte, un remake de la finale de 2017, ce sera finalement entre le Nigeria et l’Afrique du Sud, dans un stade international qui devrait sonner creux, comme à chaque fois que l’Egypte ne joue pas.

Les Bafana Bafana devront faire aussi fort pour le réanimer, en absence de Mohamed Salah, en vacances forcées.

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