Biennale des photographes arabes à Paris : Maroc, Egypte et Liban à l’honneur

Vivre à la mode avec le voile et la tradition: c’est l’oeuvre photographique enlevée que propose l’artiste anglo-marocain Hassan Hajjaj à la Maison européenne de la photographie (MEP), clou de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain qui s’ouvre mercredi à Paris.

L’Institut du monde arabe (IMA) et la MEP se sont associés pour présenter cette troisième édition (après celles de 2015 et 2017), jusqu’au 24 novembre.

L’exploration de la création photographique dans le monde arabe se poursuit avec beaucoup de jeunes talents, notamment féminins. Quarante-sept artistes contemporains, pour beaucoup peu connus, ont ainsi une chance d’exposer à Paris dans neuf lieux différents, dont la Cité Internationale des Arts.

Chez Hajjaj, qui vit à Londres depuis 1973, culture occidentale et tradition marocaine se mêlent avec impertinence. Des femmes voilées dans des tenues longues aux couleurs vives lisent Vogue et Elle, paradent à moto dans les ruelles d’une vieille ville ou sont voluptueusement allongées dans leurs intérieurs.

"Certaines portent le hijab, d’autres non. Je veux montrer le côté positif de la vie. Mes photos documentent ma culture, elles jouent un peu au théâtre avec elle", dit l’artiste à l’AFP.

La carte blanche d’Hajjaj à la MEP est accompagnée d’installations, de vidéos, qui disent de manière moqueuse le luxe et la société de consommation marocains.

Bien plus grave, socialement engagée, l’exposition "Hakawi, récits d’une Egypte contemporaine" à la Cité internationale des arts. C’est la précarité de la rue qui domine. Un même trottoir ocre jaune photographié cent fois avec ses passants anonymes de nuit (Mohamed Anwar), des portes, des graffitis… A noter une très belle série de Fatma Fahmy, "Waltz with the tram", avec des visages fatigués à travers les reflets de vitres.

Le Liban enfin: l’IMA présente 18 photographes dont 11 femmes pour une exposition, "Réalités et fictions", qui restitue la réalité complexe de la ville libanaise "où la guerre civile est encore ancrée dans les mémoires de beaucoup d’artistes, mêmes jeunes qui ne l’ont pas connue", explique le commissaire Gabriel Bauret.

Des femmes en treillis militaire dans un salon disent la volonté de renverser la prédominance masculine (Lamia Maria Abillama). Les thèmes des réfugiés syriens et des disparus sont présents, tout comme le chantier perpétuel de la ville (Ieva Saudargaitė Douhaihi).

Le Liban et ses rêves lunaires et nostalgiques sont aussi vus à travers les "sunduk al-aja’ib", ces boîtes à merveilles dans l’oeil duquel plonge le photographe François Sargologo.

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