Au Soudan, la rue se mobilise cette fois contre les généraux après le putsch

Les manifestants soudanais ont bravé le couvre-feu imposé dès la première nuit après le coup d’Etat ayant destitué le président Omar el-Béchir et affluaient vendredi par milliers, déterminés à ne pas laisser les généraux du régime déchu maintenir leur emprise sur le pouvoir.

Jeudi, le ministre de la Défense Awad Ibnouf a annoncé à la télévision d’Etat "la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef" Omar el-Béchir.

Il a aussi annoncé l’instauration d’un Conseil militaire de transition pour deux ans, qu’il dirigera lui-même avec pour adjoint le chef d’état-major de l’armée, le général Kamal Abdelmarouf.

Alors que ce Conseil doit donner une conférence de presse sous peu vendredi, des milliers de manifestants ont marqué leur rejet de ces instances militaires de transition en passant une 6e nuit consécutive devant le QG de l’armée à Khartoum, malgré un couvre-feu imposé pour un mois de 20H00 GMT à 02H00 GMT.

Aucun incident n’a été rapporté.

"Il n’y a aucune différence pour nous entre la nuit dernière et les jours et nuits précédentes", a déclaré à l’AFP Abou Obeïda, un manifestant.

"C’est notre place. Nous l’avons prise et nous n’allons pas l’abandonner jusqu’à ce que la victoire soit acquise. On a violé le couvre-feu. Nous allons continuer à le faire jusqu’à ce que nous obtenions un gouvernement de transition", a-t-il ajouté.

Autour de lui, des milliers de manifestants continuent d’affluer. Certains boivent du thé, préparent du café, lisent le Coran sous un soleil brûlant.

"On attend un grand rassemblement pour la prière du vendredi", la plus importante prière musulmane de la semaine, explique M. Obeïda. Des manifestants ont appelé à tenir cette prière devant le QG de l’armée.

"Nous avons fait passer un message au nouveau Conseil (militaire de transition): nous voulons que ce soit un conseil de citoyens, pas un conseil militaire", dit à l’AFP un autre manifestant, sous couvert de l’anonymat.

De nombreux soldats sont visibles dans la foule, discutant sans animosité avec les contestataires.

L’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi, renversé en 1989 par M. Béchir, et chef du parti d’opposition al-Oumma, est attendu sur place dans la journée, mais sa présence n’a pas été confirmée.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite