Algérie : un collectif civil appelle à « sortir du cadre de la Constitution »

Un collectif issu de la société civile algérienne a appelé dimanche à « sortir du cadre de la Constitution », estimant que le processus d’intérim mis en place depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika était « mort-né ».

Après avoir obtenu le 2 avril la démission du chef de l’Etat, les manifestants continuent de manifester chaque vendredi pour marquer leur défiance envers Abdelkader Bensalah, apparatchik de 77 ans devenu président par intérim dans le cadre d’un processus constitutionnel.

Rassemblées depuis mars au sein du "Collectif de la société civile algérienne pour une transition démocratique et pacifique", 28 ONG et associations ont tenu leur première réunion nationale samedi.

"L’intérim constitutionnel instauré le 2 avril sous l’impulsion de l’état-major de l’armée est un processus mort-né", ont-elles estimé dans une déclaration reçue dimanche par l’AFP et signée par les 28 membres du collectif.

En conséquence, "la sortie du cadre prétendu de la Constitution s’impose naturellement pour aller à la rencontre des nouveaux acteurs de la scène publique", ont-elles affirmé.

Elles ont aussi appelé à un "dialogue" entre "le pouvoir politique et l’ensemble des acteurs" de la société civile afin de trouver une "feuille de route finale de la transition".

En attendant, il "ne peut pas y avoir d’élection présidentielle le 4 juillet prochain", comme prévu par la Constitution.

La transition politique doit être "apaisée", a souligné auprès de l’AFP Cherifa Kheddar, présidente de l’association Djazairouna ("Notre Algérie") et membre du collectif.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), le Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique ou encore le Syndicat national autonome des personnels de l’Administration publique, font aussi partie de ce collectif.

Des manifestations massives appellent chaque vendredi à la fin du "système" qui tient le pouvoir en Algérie. Déclenchées le 22 février, elles ont provoqué la chute d’Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.

Les manifestants algériens s’opposent notamment à la tenue d’un scrutin le 4 juillet, estimant que le pouvoir d’intérim, dont les représentants sont d’anciens proches de M. Bouteflika, ne peut garantir une élection libre et équitable.

Une rencontre convoquée le 22 avril par M. Bensalah pour préparer l’élection a ainsi été boycottée par la majorité des partis politiques ainsi que l’ensemble des syndicats et des groupes de la société civile proches du mouvement de contestation du pouvoir.

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