Affaire Benalla : une information judiciaire a été ouverte

La justice française a fait franchir une étape à l’affaire Benalla, à l’origine d’une crise politique aiguë en France, en confiant l’enquête à un juge d’instruction, en vue d’une possible inculpation de cet ancien collaborateur de l’Élysée pour des faits de violence.

Une information judiciaire a été ouverte à l’encontre d’Alexandre Benalla à la suite de sa garde à vue pour six chefs d’accusation, dont "violences en réunion n’ayant pas entraîné d’ITT" et "port prohibé d’arme de la catégorie B", annonce le parquet de Paris dimanche.

A la suite de la publication d’une vidéo montrant l’adjoint au chef de cabinet du président Macron, Alexandre Benalla, en train de molester des manifestants pendant un rassemblement du 1er-Mai, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire dimanche à son encontre pour six chefs d’accusation : violences en réunion n’ayant pas entraîné d’ITT (interruption temporaire de travail), immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique, port et complicité de port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique, port prohibé d’arme de la catégorie B, violation et recel de violation du secret professionnel et détournement et complicité de détournement d’images issues d’un système de vidéo protection.

Par ailleurs, le parquet a requis le placement sous contrôle judiciaire des cinq personnes déférées avec des obligations. Alexandre Benella et Vincent Crase ont l’interdiction d’exercer une fonction publique ou une mission de service public et l’interdiction de détenir une arme et des interdictions de contact.

Les trois fonctionnaires de police impliqués pour avoir fourni les images de vidéosurveillance de la scène à Alexandre Benalla ont l’interdiction d’exercer la fonction à l’occasion de laquelle ils ont commis les infractions reprochées et des interdictions de contact.

Silence de Macron

En dépit de révélations en chaîne dans ce dossier, notamment sur les avantages accordés à Benalla – logement de fonction dans une dépendance du palais présidentiel de l’Élysée, badge d’accès à l’hémicycle de l’Assemblée nationale -, le chef de l’État, confronté à sa plus grave crise politique depuis son élection en mai 2017, est jusqu’ici resté silencieux.

Les ténors de l’opposition sont montés au créneau pour demander au président "des comptes", comme Laurent Wauquiez (LR, droite). L’affaire est "du niveau du Watergate", considère le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.

Selon le quotidien Le Parisien, un déjeuner de crise aurait eu lieu samedi autour d’Emmanuel Macron à l’Elysée, réunissant le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Celle-ci est en première ligne à l’Assemblée, en théorie sur le projet de révision constitutionnelle, dont l’examen est bloqué depuis jeudi soir. Au point que le gouvernement a décidé dimanche de le suspendre jusqu’à nouvel ordre.

"Le gouvernement a décidé de suspendre l’examen de la révision constitutionnelle et souhaite que celui-ci puisse reprendre ultérieurement dans des conditions plus sereines", a annoncé Nicole Belloubet.

Selon le président de l’Assemblée François de Rugy (LREM), la séance reprendra lundi à 16H00, horaire prévu de l’examen d’un projet de loi sur la formation, l’apprentissage et l’assurance chômage.

Depuis jeudi, l’hémicycle était le théâtre d’un bras de fer autour de ce que le patron du groupe LR Christian Jacob a appelé l’"affaire Macron-Benalla".

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite