A la surprise générale, Alain Juppé va rejoindre le Conseil constitutionnel

A la surprise générale, l’ancien Premier ministre Alain Juppé a été proposé mercredi pour succéder à Lionel Jospin au Conseil constitutionnel où il rejoindra les sénateurs Jacques Mézard et François Pillet.

Le nom de M. Juppé, qui a dans la foulée fait part de sa "profonde émotion" de quitter ses fonctions de maire et de président de la métropole de Bordeaux, a été proposé par le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.

La surprise est d’autant plus grande que, depuis plusieurs semaines, c’est le Premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, qui semblait tenir la corde pour devenir "sage" au sein de la juridiction suprême.

Ancien Premier ministre de Jacques Chirac (1995-1997), fondateur de l’UMP, Alain Juppé, 73 ans, avait connu un sévère échec lors de la primaire de la droite de 2016 pour l’élection présidentielle, en s’inclinant face à François Fillon.

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, il s’est montré bienveillant, voire laudateur, à l’endroit du président de la République, en étant l’un des artisans d’une liste de rassemblement pro-Europe pour les élections européennes de mai, au-delà de la seule République en marche.

Il est en outre en excellents termes avec son ancien poulain, le Premier ministre Édouard Philippe, lequel n’a jamais renié son "juppéisme", synonyme d’un certain consensus.

Car, autrefois réputé sévère et austère, l’ancien patron du RPR a cultivé au fur et à mesure des années une image de grand modéré, à l’opposé de la ligne incarnée par Laurent Wauquiez chez Les Républicains, parti que M. Juppé a fini par quitter il y a quelques semaines.

Mercredi, Richard Ferrand – qui appartenait au PS avant de rejoindre En Marche! en 2016 – a loué "un homme d’État".

"Fort d’une expérience de la décision publique, (Alain Juppé) saura avec une véritable exigence républicaine garantir le respect des principes et des règles fondamentales de la Constitution de la République", a ajouté le président de l’Assemblée nationale.

Désormais promis "sage", M. Juppé sera astreint à un strict devoir de réserve.

Avec cette nomination, la Macronie envoie un signe évident à la droite modérée. Mais elle empêche également à M. Juppé d’apporter un clair soutien au président en vue des Européennes.

De même, l’entrée de l’ancien Premier ministre au Palais-Royal ouvre une séquence d’incertitude à la mairie de Bordeaux, que M. Juppé avait conquise en 1995.

"J’ai décidé, il y a plusieurs mois, de ne pas me représenter à l’élection municipale de mars 2020. Je comptais annoncer cette décision au lendemain des élections européennes fin mai prochain. Ma nomination bouleversera ce calendrier", a indiqué dans un communiqué M. Juppé, alors que sa première adjointe, Virginie Calmels, n’a jamais caché ses ambitions de succession.

"C’est avec une profonde émotion que je me prépare à quitter mes fonctions de maire et de président de la métropole de Bordeaux qui m’ont procuré tant de bonheur. Je donnerai mes raisons aux Bordelais(e)s lors d’un point de presse" jeudi, a-t-il ajouté.

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